Loin de se doter d’un scenario original, le célèbre anime de Mamoru Oshii tient tout de même ses promesses là où on ne l’attend pas. On aborde ici la thématique de la cybercriminalité, un support tout à fait convenable sur un futur bien apocalyptique. Le quotidien tourne autour de technologies que l’on convoite encore, mais qui présente bien des revers, au-delà de leurs multiples bienfaits.
Oshii sacrifie alors le développement de nombreux personnages afin de se consacrer à la tâche philosophique qui nous intéresse. La vie et la mort n’ont pas un sens « logique » selon son propre point de vue. C’est tout de même par le biais du Major Motoko Kusanagi que l’on appréhende ces notions. Cyborg en quête identitaire, elle exécute des tâches bien laborieuses, grâce à des capacités hors du commun. On reconnaît rapidement le contraste entre le décor futuriste, plongé dans un soupçon de pauvreté et de banalité. Mais ce que l’on retient, c’est ce qui raisonne lorsqu’on parle de « conscience de soi ». C’est en ce point que la métaphysique arrive à son comble et vient tirailler le spectateur, audacieux et curieux.
La forme humaine, n’est qu’une carapace renfermant le « Ghost », comme on l’appelle. Il s’agit implicitement de l’âme. Et tout comme l’œuvre le conçoit, son âme est ici développée et détournée dans une réflexion bien particulière. On s’affranchira de la grande linéarité de l’intrigue pour en comprendre les nuances. Et c’est entre les très bonnes séquences d’action, ici pour illustrer le propos et les limites de la technologie, que l’on vient tranquillement éveiller notre propre conception de la vie.
Bien entendu, la part de mystère aura le mot final sur un dénouement ouvert. Mais les quelques défauts qu’on lui reprochera sont essentiellement étouffés par les délicieuses partitions de Kenji Kawai.
C’est donc entre la position religieuse et la science moderne que se situe « Ghost In The Shell », cherchant ainsi une existence par l’intermédiaire de notre jugement. La machine a beau être mise en cause à plusieurs reprises, la profondeur n’aura jamais été aussi bien maîtrisée sur le continent Japonais !