J'aimerais vous donner tort, mais...
Bon, alors faut pas être sorcier pour deviner que Nicolas Cage va se rendre un peu ridicule dans ce film. QUI A DIT "ENCORE UNE FOIS" ? Bon, okay, je peux trop vous donner sur la forme. Ni sur le fond. J'ai jamais lu le comics, c'était la première fois que je voyais ce film et donc, j'avais aucun a priori (si on oublie cette pluie de (merde) critiques sur le film que j'ai lu plus d'une fois).
Et j'ai pas été déçu. Nicolas Cage est à la hauteur de son talent, avec une magnifique frange que n'aurait pas renié David Schwimmer (mais si le mec qui joue dans Friends, là, et qui croit que la paléontologie c'est la vie t'sais). Ouais, bref, une belle coupe bien ringarde, quoi. Et Johnny, c'est un personnage torturé. Il fait de la moto dans les foires avec son père, mais comme son père fume comme un pompier bah il a un cancer (honnêtement, faut être aveugle pour pas le voir venir à quinze kilomètres sur... bah une grosse moto avec des roues en feu), mais ça, petit Johnny le découvre que le soir en rentrant de son rencard avec Roxanne (campée par Eva Mendes, mais je ferais pas de commentaires, c'est un peu pire niveau jeu d'acteur que celui de Cage). Bref, Johnny passe un pacte avec le Diable (genre vous voyez arriver ce qui arrive), que celui-ci viendra briser comme un enculé. Clairement. En gros, Johnny échange son âme si son père guérit de son cancer. Sauf que Mephistophelese va tuer son père en faisant passer ça pour une chute de moto. Après ça, Johnny est en route pour tracer son chemin avec Roxanne, mais il se casse la gueule à un carrefour et y rencontre le Diable (merci, Tommy et/ou Robert Johnson pour la légende urbaine) qui conclut plus ou moins le pacte lui-même. Et là, Johnny laisse Roxanne en plan, sous un arbre, en pleine nuit et sous la pluie. C'est cliché mais on a mal au coeur. Très très mal.
Ensuite, y'a une grosse ellipse narrative qui nous envoie dans un futur où Johnny est enfin Nicolas Cage et qu'on comprend que sa coupe immonde est sans doute due à une trop forte utilisation de casques intégraux, mais seulement pendant les sauts, parce que sinon, Johnny s'embarrasse pas de ça, ça sert à rien, surtout sur la route quand tu fais des cascades. Bref, à plusieurs moments, on s'attend à ce que le Diable vienne choper son âme après un accident, comme celui qui a tué son père. Mais non, le mec se prend des chocs qui tueraient un diplodocus, il saute par dessus des hélicoptères, mais il lui arrive rien. Et un jour, le Diable vient le voir et lui dit "Mec, j'ai besoin de toi tu seras mon Ghost Rider. Bute mon fils". Alors bon, déjà ça, ça laisse un peu froid, limite frigide, ouais.
La transformation... Ah. La transformation de Johnny en Ghost Rider. Bon, clairement, c'est moche, c'est mal fait et ça donne envie de vomir. Le mec se retrouve à se contorsionner de toutes les manières humainement possible en crachant ses poumons de douleur (enfin ça y ressemble, en tous cas) parce que prendre feu comme ça, ça doit faire affreusement mal (c'est pour ça que ça aurait logique qu'il se tue d'abord). Et on sent tout le tourment dans les cris de Nico, qui doit avoir posé sa main sur une porte de four pour ressentir la douleur du personnage.
Ah oui, je parlais de l'évidence même du cancer de Johnny senior. Là, c'est pareil, le vieux qui garde le cimetière, t'as que deux possibilités, puisqu'il sait que Johnny c'est le Ghost Rider. Soit c'est le Diable dans son costume civil, soit bah, il a aussi été Ghost Rider. Et finalement, on découvre que lui aussi, il peut mettre le feu à son cheval de manière totalement logique et naturelle dans un monde comme le nôtre où Brigitte Bardot règne en maîtresse de la bien-pensance animale ! Et pouf! comme un Lucky Luke satanique, il disparaîtra sans se retourner dans un nuage de poussière. C'est léger, ouais, je sais.
Bon, en gros, ce film est un bon gros nanar qui ne doit son statut qu'à une réalisation minable, des effets à chier et un jeu d'acteur à rendre Dany Boon immortel (ahah). Le plus triste, c'est pas ce film, au final. C'est de savoir que les mecs en ont rempilé deux à la suite de celui-là. Bon, après, y'a Donal Logue qui joue pas trop trop mal, que j'ai reconnu en tant que "le mec qui joue dans une série, là, avec ses gosses dans une baraque et y'a un oncle relou" (ouais, Parents à tout Prix), alors qu'il a joué dans SOA et Vikings récemment.