Quel plaisir de voir que depuis son excellent « Déjeuner du 15 août » Gianni Di Gregorio n'a rien perdu de sa verve et de son intelligence. Toujours aussi piquant envers ces personnages et leurs obsessions, le réalisateur italien s'en donne à coeur joie et tout le monde y passe : les hommes, les femmes, les jeunes, les vieux... Même les plus sympathiques ont quelque chose qui ne vont pas, à l'image d'un héros au fond plutôt attachant, mais somme toute assez ridicule... Ce n'est non pas le fait que Gianni soit fasciné par les femmes qui pose problème (a priori la plupart des hommes le sont!), mais plus la manière dont celui-ci tente de les séduire, comme s'il était un étalon de 30 ans que chacune désire. Celui-ci remporte d'ailleurs du succès uniquement avec celle qui ne l'intéresse pas, tandis qu'il se vautrera lamentablement avec les plus belles. Et tout cela alors que Monsieur est marié! Ce qui ne pourrait être qu'un détail montre bien en réalité l'impertinence de l'acteur-réalisateur vis-à-vis d'une société italienne conservatrice et religieuse, sans que son regard corrosif ne soit pour autant odieux, les différents protagonistes étant en définitive plus lâches que vraiment méchants. Tout cela se termine même dans un élan quasi-fellinien avec un héros en pleine décadence dans un dernier sursaut de grandiloquence... Alors que la grande comédie italienne semblait morte et enterrée depuis des années, voici que Gianni Di Gregorio la ressuscite pour la deuxième fois en autant de films : dommage qu'il soit apparemment le seul à pouvoir le faire au pays de Berlusconi (pardon, de Monti)!