On ne vit jamais une femme comme Gilda
Gilda a tout les ingrédients d'un grand film, il représentait à lui seul une certaine Amérique (à travers le prétexte de l'Argentine). Pour commencer, un Glenn Ford plutôt sympathique malgré le manque de charisme qu'on lui reproche, et un George Macready un peu hésitant, mais globalement convaincant. Puis bien évidemment, le centre du film, une Rita Hayworth en symbole d'un certain... érotisme, celui des années 40.
Elle porte le film de manière absolue. Et en réalité, je trouve même que c'est elle qui va le maintenir jusqu'à la fin. En effet, le triangle "non-amoureux" des deux premiers tiers du film est assez remarquable. Les dialogues sont fins, et beaucoup de choses sont insinuées d'une manière très fine... En général, la réalisation du film, c'est-à-dire la forme, soutient très bien le fond.
Puis les deux tiers du film arrivent, et je trouve - c'est un avis personnel - qu'il y a un net relâchement à bien des niveaux, que ce soit au niveau de l'intérêt scénaristique, mais surtout au niveau du twist final. La scène de fin est manifestement une des plus faiblardes que j'ai vu dans un film dramatique-noir de la période. Elle est censée terminer justement le "rebondissement" scénaristique des deux tiers, qui en réalité faisait perdre beaucoup d'intérêt au film.
Pourtant, malgré cette note-sanction un peu dure, la faute à une baisse sévère de rythme et un deus ex machina des plus mal amenés dans l'histoire du cinéma, je conseille de voir Gilda. C'est un véritable symbole du cinéma de cette décennie.
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