Classique du film noir, particulièrement cynique et désabusé, "Gilda" frappe par sa lecture de la relation très homosexuelle entre les deux personnages masculins du triangle amoureux (une relation très chargée, interprétée à l'époque comme une relation père-fils pour détourner les foudres de la censure !). C'est donc caché sous son label que le film de Charles Vidor met à nu l'entourage d'une femme fatale au charme... inopérant, et qui, rongée par sa frustration sexuelle, n'a qu'une seule satisfaction physique : la danse, qui lui permet d'extérioriser ses pulsions érotiques intimes. Sec et amer, "Gilda" est un film bluffant sur le manque d'amour et l'atrophie du désir, pas moins... [Critique écrite en 1988]