Ginger explose. J'ai pleuré.
Plusieurs fois, j'ai pensé à Virgin Suicides.
Il y a une réelle délicatesse, des instants de grâce, une lumière, une sensibilité
dans cette description de la complexité de l'adolescence.
Elle Fanning illumine le film, auréolée de sa rousseur,
les gros plans sur son regard clair, à la fois profond et perdu.
Le reste du cast est aux petits oignons, standing anglais oblige.
Le film semble décrire une amitié à la vie, à la mort,
comme seule cette période de notre vie le permet.
Il s'agit en fait d'un instant charnière dans la vie de Ginger,
un moment où tout bascule,
où touts les gens qu'elle aime la traite en adulte, alors qu'elle reste une enfant.
Les responsabilités, les secrets, les études, l'engagement, la sexualité, la confiance.
Les thèmes des années teenage où l'on doit se construire,
choisir la personne que l'on veut être, souvent en fonction des modèles qui nous entourent.
On épargne rien à Ginger: la trahison, l'égoisme, le mensonge, l'hypocrisie.
La bombe que l'on voit éclater au début, elle décide de la garder en son coeur.
Sous peine d'explosion.
Obligée de voir ses parents comme des personnes,
son amie comme une personne décevante,
les gens qui l'entourent comme des figurants.
Sa solitude fait écho à la notre.
Celle d'une vie où parfois, on est relégué au second plan,
où le bonheur des gens qu'on aime compte plus que notre propre existence,
où on se retrouve livré à sois-même,
seul, terriblement seul, avec une bombe à retardement dans le coeur.
Ginger explose. J'ai pleuré.