Si le film débute sur les images de l'explosion d'Hiroshima et joue par la suite avec l'image de la bombe, il ressemble plutôt à une cocotte-minute qui laisse mijoter ses personnages jusqu'à ce que la pression qu'ils endurent patiemment ne soit plus supportable. Saly Potter utilise de façon intelligente le contexte anxiogène du début des 60's, marqué autant à grande échelle par la guerre froide et la peur d'une apocalypse nucléaire, qu'à petite échelle par l'implosion du modèle familial et le rejet naissant du foyer traditionnel.
De là nait une histoire intéressante d'amitié puis d'amour/trahison, dans laquelle Ginger et son entourage vont souffrir en silence avant l'inévitable. Avec beaucoup de sérénité et un style visuel qui fait (sans doute volontairement) penser à la Nouvelle Vague française, Potter déroule tranquillement son drame, sans toutefois atteindre les cimes espérées. A trop se reposer sur les exploits lacrymaux d'Elle Fanning, son film peine cruellement à apporter autant de fougue juvénile que son actrice principale, encore impressionnante.
Un instant fugace et frugal réhaussé par sa sensibilité et son casting de premier choix.