Derrière The Gingerdead Man se cache Charles Band, spécialiste du Z comme peut en attester sa longue filmographie. Et avec un scénario pareil, on était en droit d’attendre quelque chose de complètement barjot, et vraiment il y avait moyen de faire quelque chose de fun. Malheureusement la réalité est tout autre et malgré les 59 minutes que dure le film si on enlève le générique, ce dernier semble en durer le double tellement l’ensemble est chiant, lent, et mou…
Le (très) gros problème de ce Gingerdead Man, c’est qu’en restant très premier degré, Charles Band rate clairement le coche. Il faut dire que le film n’a pas grand chose pour lui. La mise en scène est ratée et la photographie très moche. Le film date de 2005 mais il semble avoir 10 ou 15 ans de plus avec ces filtres hideux jaunes, oranges ou roses. Le casting n’est pas aidant, on est au ras des pâquerettes en terme de jeu d’acteur. Aucune émotion ne se dégage et les quelques incursions dans le guimauve absolu entre l’héroïne et ce qui s’avèrera être le héros basculent irrémédiablement dans le ridicule absolu. Les décors ne sont pas en reste… un huis-clos dans l’arrière boutique d’une boulangerie, c’est assez pauvre et il faut le dire, un four de boulangerie ou une pétrisseuse de pâte, ça n’a absolument rien de glamour… Ca a au moins le mérite de faire dans l’originalité…
Seul élément fun du film, son monstre, un bonhomme de pain d’épice qui prend vie avec une soif de tuer à toute épreuve, un gâteau avec une tête d’obsédé sexuel qui sait conduire, fabriquer des pièges et tirer au pistolet, en passant son temps à ricaner connement et à balancer des punchlines à la con. Il faut avouer qu’un petit « La séance d’UV est offerte par la maison » après avoir balancé quelqu’un dans un four ou « Tout ca parce que je t’ai traité de salope ? Je te trouve vachement susceptible » alors qu’il se fait manger par un des personnages, ça fait sourire sur le moment et c’est assez particulier à voir. Vraiment, la créature-gâteau en elle même est fun, mais malheureusement, elle est toujours filmée en très gros plan et on est vite limitée dans ce qu’on peut faire avec. Du coup, les scènes où elle utilise un pistolet ou un couteau sont souvent hors champ, ce qui gâche un peu le plaisir.
The Gingerdead Man aurait pu faire un court métrage très amusant. Mais étiré sur une longueur de 1h, le film devient très chiant car mou du genou d’autant plus qu’on ne peut même pas se consoler sur les effets gores qui sont quasiment inexistants. Il a apparemment su trouver son public étant donné que deux suites ont vu le jour, Ginger Dead 2 : Passion of the Crust en 2008 et Ginger Dead 3 : Saturday Night Cleaver en 2011, et qu’un cross over avec une autre saga de Charles Band est sortie récemment, intitulée Gingerdead Man vs. Evil Bong. Tout un programme…