Matthew va-t-il décrocher sa bourse ?

Matthew est un lycéen intelligent et timide, qui n'ose pas sortir du rang, et se concentre sur le financement de ses études supérieures. Jusqu'à l'arrivée d'une charmante voisine sortie de nulle part, avec laquelle il va rapidement sortir. Avant de découvrir qu'elle est en réalité une actrice X, avec des fréquentations pas très recommandables...

Au vu des affiches, du pitch, et de l'année de sortie (on est alors en plein revival du teen movie potache avec le succès de la franchise "American Pie"), on pouvait craindre le pire. Et pourtant, "The Girl Next Door" est bien plus fin que prévu !

Le film a beau évoquer l'industrie du X, il ne sombre jamais dans le racoleur, et rarement dans le potache. Préférant jouer sur le décalage entre des lycéens plan-plan et l'univers du X et ses clichés. Tout en osant régulièrement faire tomber les chemises, sans gratuité. L'humour est souvent bien vu, proposant de nombreuses scènes assez drôles. Dont un clin d'oeil très inattendu à "The Godfather Part II" !

Les personnages sont suffisamment étoffés et plutôt bien joués. Emile Hirsch, alors en début de carrière, s'avère talentueux, passant avec énergie de l'intello propret au lycéen qui prend confiance en lui. Malheureusement, après le succès critique et public "Into the Wild" en 2007, sa carrière déclinera dans les années 2010.

Autre jeunot en début de carrière : Paul Dano ! Il incarne le pote réservé de notre héros, avant d'embrayer sur une filmographie où il enchaînera les rôles de victimes et de types louches.

Je citerai également James Remar en second rôle appréciable, ou Timothy Oliphant en pornographe faussement amical, qui vole d'ailleurs la vedette à une convaincante Elisha Cuthbert : dès qu'Oliphant arrive dans le récit, celle-ci passe au second plan.

Alors bien sûr tout ceci est trèèès marqué début années 2000. Que ce soit le choix des musiques, le montage et les ralentis, ou les appareils utilisés (portables à clapets et VHS !). C'est parfois visuellement un peu générique, mais cela n'ôte rien au capital sympathie du film.