L’ouverture suit le schéma traditionnel de l’exposition du trauma : Un petit garçon rondouillard d’une douzaine d’années est coincé par deux petites pétasses qui lui baissent son froc et se moquent de la taille de son sexe. Humilié, dégouté, traumatisé donc, il prend en chasse l’une d’elles et la tue. C’est comme ça qu’il fait lui. On comprend que le film souhaite se garder ça sous le coude. Aucune date n’est offerte mais les années ont passé. Le film se trouve alors une héroïne. Une étudiante discrète mais pas si farouche qui afin de payer ses frais de scolarités, entre dans une maison diffusant du porno sur un site internet, relatant l’activité quotidienne de ses habitantes, lapdance et sextape compris, bref une sorte de loft story X.


 En slasher que l’on sent doucement émerger, l’intro va rejoindre la storyline centrale. Un admirateur de camgirls qui n’est autre que notre dodu du début, pas de surprise, faisant désormais partie de la clientèle des habitués (photos de chaque fille ornant ses murs en sa compagnie dans un montage Photoshop pathétique) officiant sous le pseudo de Loverboy va subir une nouvelle humiliation qui va réveiller sa campagne meurtrière. Il va pirater le site web (Oui, c’est aussi un hacker de renom) et pénétrer dans l’établissement, avec masque et couteau.
Si la première partie du film s’étire et s’avère assez peu stimulante, quoique relativement soignée c’est à préciser, le film décolle ensuite dans sa partie slasher où le bodycount est l’unique crédo. Il y a un élan assez jouissif, rythmé par les allées et venues entre les caméras dispatchées dans chaque pièce de la maison, chevauchant assez judicieusement les prises extérieures (ceux derrière leur écran, sopalin dans la main et le petit ami de la petite nouvelle, inquiet, qui fera office de semblant d’issue) et les prises intérieures où la mise en scène s’amuse, vadrouillant entre les chambres, avec ou sans écran – Les filles de la maison ont aussi accès au site et donc aux vues des chambres, de leur propre ordinateur et plus flippant encore, le maniaque aussi grâce à son téléphone, lui permettant de construire une vengeance méthodique.
Sous son masque à la Letherface, le maniaque n’y va d’ailleurs pas de main morte. Le film pourrait être hyper sale et malsain mais il choisit une dynamique un peu étrange, un peu bouffonne, entre le comique et l’horreur (les commentaires des internautes, soit c’est absolument génial soit on ne voit pas trop ce qu’ils viennent faire là, c’est selon). Néanmoins je le répète la mise en scène est suffisamment lisible pour maintenir sa tension et faire éclater ses effusions gores, parfois bien senties. Voilà, ça ne révolutionne pas le genre mais ça ne lui fait pas de mal non plus.
JanosValuska
5
Écrit par

Créée

le 23 déc. 2015

Critique lue 464 fois

3 j'aime

JanosValuska

Écrit par

Critique lue 464 fois

3

D'autres avis sur Girlhouse

Girlhouse
Maybe-Life
4

Pour 100 tokens, t'as plus rien!

L'univers peu farouche des live cam ajusté à nos bons vieux Slasher, une rencontre intéressante (ne serait-ce que graphiquement) qui semblait travailler le genre depuis un petit moment, en...

le 8 mars 2015

3 j'aime

Girlhouse
SlashersHouse
5

Borehouse.

2015 aura été une année riche en slashers, avec l’Australie qui nous a balancé il y a peu son extrêmement brutal Charlie’s Farm, et les canadiens ce GirlHouse, bobine où un web reality show porno...

le 26 août 2015

2 j'aime

1

Girlhouse
AntoineVerrier
7

Critique de Girlhouse par Antoine Verrier

Un bon p'tit "Slasher" à la fois respectueux du genre et innovent dans la forme. Particulièrement léché visuellement ce "Girlhouse" bénéficie d'une intro fort sympathique et touchante et un final...

le 27 avr. 2015

2 j'aime

Du même critique

Titane
JanosValuska
5

The messy demon.

Quand Grave est sorti il y a quatre ans, ça m’avait enthousiasmé. Non pas que le film soit  parfait, loin de là, mais ça faisait tellement de bien de voir un premier film aussi intense...

le 24 juil. 2021

33 j'aime

5

La Maison des bois
JanosValuska
10

My childhood.

J’ai cette belle sensation que le film ne me quittera jamais, qu’il est déjà bien ancré dans ma mémoire, que je me souviendrai de cette maison, ce village, ce petit garçon pour toujours. J’ai...

le 21 nov. 2014

33 j'aime

5

Le Convoi de la peur
JanosValuska
10

Ensorcelés.

Il est certain que ce n’est pas le film qui me fera aimer Star Wars. Je n’ai jamais eu de grande estime pour la saga culte alors quand j’apprends que les deux films sont sortis en même temps en salle...

le 10 déc. 2013

28 j'aime

8