24 ans après le mémorable Gladiator où brillait Maximus (Russell Crowe) avec sa rage de se venger et son parcours de résilience, Ridley Scott nous offre une suite digne de ce premier volet. Maximus et l’empereur Commode sont morts, mais la belle et souveraine Lucillia est toujours en vie. Elle est l’un des personnages pivot du scénario.
Un nouveau héro est au centre de l’histoire et on devine sans aucune peine sa véritable identité, il a pour nom d’emprunt Hanno. L’acteur Paul Mescal que j’avais apprécié dans All of Us Strangers (2023) n’a pas une présence aussi charismatique que celle de Russel Crowe pourtant il s’impose sans peine à l’écran, il a une présence brute et sauvage contenues.
Le scénario se déroule selon un schéma assez semblable au 1e volet et pour cause, l’histoire familiale se répète, comme cela arrive souvent dans la vie quand personne ne se décide à y mettre un terme. Mais au-delà de l’histoire familiale, c’est l’histoire de Rome qui s’écrit et se joue. Rome va-t-elle continuer à être la proie d’empereurs avides de pouvoirs et sans soucis du peuple où le rêve que Marc Aurèle portait et qu’il a transmis à une lignée d’hommes et de femmes : Maximus, Acacius, Lucillia, va-t-elle triompher ?
Le parcours d’Hanno, qui s’inscrit dans cette lignée, est celui d’un homme qui est revenu de la mort. Il ne craint plus rien, la mort ne lui fait pas peur. Il a tout perdu et n’a plus peur de perdre quoi que ce soit. Il est revenu à la vie et c’est une mission qui va s’imposer à lui, celle de réinvestir et assumer son identité, celle de réaliser le rêve de Marc Aurèle, celle de sauver Rome et surtout celle d’être vivant. Car il est plus facile de se laisser descendre aux enfers que d’en revenir pour accomplir une tâche. Hanno est clairement un héros malgré lui, quelqu'un qui avant de sauver Rome doit assumer sa propre histoire, digérer son passé, accepter de vivre et canaliser sa rage pour ne pas se tromper d’adversaire.
Les combats dans l’arène étaient bien sûr attendus avec impatience. Ils sont spectaculaires et originaux. Ils dégagent une violence qui n’a rien d’une chorégraphie propre et élégante. Ça nous laisse sur le carreau !
Ridley Scott nous offre avec Gladiator II un film où le fond et la forme sont soignés où le grand spectacle s’associe au drame existentiel des personnages. Les acteurs sont très bons,. A côté de Paul Mescal dont j’ai déjà parlé, nous trouvons : Denzel Washington (Macrinus) qui semble se plaire à jouer un personnage ambigu et à porter de beaux costumes ! Connie Nielsen (Lucillia) qui dégage à la fois force et vulnérabilité et Pedro Pascal un acteur que j’avais particulièrement apprécié dans la série Narcos, il ne détonne pas dans l’univers du péplum.
Pour ma part, j’en redemande et je suis prête pour un Gladiator III !
Les portes de l’enfer sont ouvertes nuit et jour ;
La descente est douce et le chemin est facile :
Mais pour revenir et contempler le ciel joyeux,
C’est là que réside la tâche et le travail puissant.