A 87 ans, la plupart des papys jouent aux boules entre deux siestes, coulent des jours paisibles en attendant que sonne le glas. A cet âge canonique, Ridley Scott, lui, orchestre des batailles navales, des combats dantesques dans le sang et le sable du colisée. Et si l’on peut saluer la beauté du geste, le projet invite cependant à une certaine mesure. Difficile de ne pas voir dans la sortie d’un nouveau Gladiator, 20 ans après son premier opus, autre chose qu’une démarche mercantile, offrant potentiellement à Ridley son précieux sésame pour quelques films supplémentaires. Même histoire, mêmes archétypes et un scénario qui ne réserve aucune surprise, ce Gladiator 2 ne propose pas grand-chose de nouveau. Pire, le manque d’enjeu, d'attachement aux personnages ôte aux scènes d’action (surchargés d'effets numériques) une bonne part de leur tension. Entre revirement de personnalité un peu trop soudain et manichéisme outrancier, difficile de se sentir vraiment concerné par ce barnum en jupette, malgré l’implication de son solide casting, Paul Mescal et Denzel Washington en tête.