S'il n'est pas mon Ridley Scott préféré, un honneur que se partagent Alien, le Huitième passager et Blade Runner, je considère Gladiator comme un chef d'œuvre depuis sa sortie en juin 2000 (j'allais avoir 16 ans quelques semaines plus tard) et c'est toujours le cas aujourd'hui même s'il partage quelques similarités avec le Spartacus de Stanley Kubrick que je verrais des années plus tard (avantage au premier découvert n'est-ce pas??) et si les rumeurs d'une suite vont bon train depuis des années, la question de sa nécessité se posait et maintenant que Gladiator II débarque dans nos salles, est-ce qu'elle en vaut la peine??
Oui!! Cent fois oui!! Malgré une bande-annonce qui m'a fait peur en laissant penser que le film ne serait qu'un remake déguisé du premier, il n'en est rien, ce deuxième volet parvient à trouver sa voix propre même s'il fait écho au premier film - ce qui ne constitue pas non plus une hérésie en soi puisque les événements qui se déroulent ici marquent les conséquences du premier - et les différentes dynamiques entre le protagoniste incarné avec un grand talent par Paul Mescal et les différents seconds rôles sont passionnants - sa relation avec le personnage de Denzel Washington - voire particulièrement émouvant - ses scènes avec Connie Nielsen!! et un lien au final très puissant avec le perso de Pedro Pascal mais un peu sous-exploité ce qui m'a pas mal frustré, peut-être l'idée sacrifiée par rapport au reste. De plus, j'adore ce genre d'histoire qui se déroule dans arcanes du pouvoir avec intrigues et complots en tout genre,
le plan de Macrinus (Denzel) pour renverser les empereurs Geta et Caracalla, formidables Joseph Quinn et Fred Hechinger, est magnifiquement machiavélique et parfaitement justifié
pour le coup, Gladiator II s'est laissé déguster comme un festin de ce point de vue là et j'ai vraiment hâte de voir ce que va donner un éventuel troisième volet parce que la fin du film est particulièrement prometteuse.
Au milieu de toutes ces intrigues politiques, Ridley Scott n'oublie pas les scènes de batailles où il nous rappelle régulièrement pourquoi il est un cinéaste de génie : il y a de l'intensité, il y a de la folie (des requins!! des babouins!! des rhinocéros!!), il y a ce côté régressif complètement jouissif et particulièrement violent et plus le film parvient à sa conclusion, plus il réussit à nous impliquer émotionnellement dans les différents combats.
Bref, Gladiator II n'est certes pas un chef d'œuvre à la hauteur de son illustre modèle, mais à une époque où les studios n'arrivent plus à justifier - artistiquement s'entend - de donner suite à des grands films, il apparaît presque comme une anomalie et Ridley Scott signe un grand divertissement, toujours passionnant et s'il est aussi en forme sur l'éventuel troisième volet, ce ne sera que du bonheur pour moi!!