Il est toujours agréable de retrouver un univers que l’on connaît bien, et Gladiator 2 a cette qualité : il plonge immédiatement le spectateur dans une continuité familière. En ce sens, il ne révolutionne en rien le genre. L’intrigue suit un schéma bien connu, les décors sont toujours aussi impressionnants et les scènes de combats restent au cœur du spectacle. Mais si ce retour dans l’arène offre un bon moment de cinéma, il n’est pas exempt de quelques faiblesses qui empêchent de le qualifier de chef-d'œuvre.
Une histoire qui ne prend pas de risques
Dès les premiers instants, on retrouve la même structure narrative que dans le film précédent. Le début est pratiquement une répétition de ce que l’on a déjà vu : un cadre historique solide, des luttes de pouvoir entre les hauts dignitaires de l’Empire romain, et une tension qui monte lentement avant que l’action ne prenne le dessus. Cela peut être un plaisir pour ceux qui apprécient la continuité, mais force est de constater qu’il manque un peu d’innovation ici. La nostalgie prime sur la nouveauté, et à bien y réfléchir, une approche un peu plus audacieuse, moins dépendante du premier opus, aurait apporté un vrai souffle frais à l’histoire.
Les Césars et leurs "excentricités" : une interprétation qui dénote
L’un des éléments qui m’a le plus dérangé, c’est sans doute la performance des personnages des Césars. Si l’intention d'incarner la folie et l'excentricité de ces personnages est louable, la manière dont cela est exécuté frôle parfois l'excès. Les dialogues semblent parfois anachroniques, avec un vocabulaire trop moderne pour correspondre à l'époque romaine. Plus particulièrement, dans la scène où les Césars prennent la parole lors d'une fête chez un membre du Sénat, leurs comportements semblent presque caricaturaux, comme si l'on avait oublié l'étiquette et la gravité de l'époque. Ce manque de nuance dans l’interprétation crée un décalage, rendant ces personnages difficilement crédibles.
Il y a un côté "over the top" dans cette interprétation, qui rend certains moments du film presque risibles, là où la subtilité aurait sans doute été plus percutante. Cela n’empêche pas de passer un bon moment, mais on ne peut s’empêcher de se dire que le film aurait gagné à rendre ses personnages un peu plus nuancés.
Le plaisir du péplum : enfin un film sans super-héros
Malgré ces défauts, ce qui a fait plaisir, c’est de revoir un film historique de ce genre sur grand écran. Gladiator 2 n’a rien d’original en soi, mais pour ceux qui, comme moi, en ont assez des films de super-héros omniprésents, c'est un retour aux sources bienvenu. Les grands péplums comme Troie, Kingdom of Heaven ou 300 ont toujours eu cette capacité à nous transporter dans une époque révolue, où les enjeux étaient d’ordre civilisationnel et historique plutôt que purement fictionnels. Et même si l’aspect historique du film est parfois romancé, il permet de se plonger dans une Rome antique vibrante, où les enjeux de pouvoir et de gloire sont au cœur du récit.
En conclusion : un film agréable mais sans surprises
Gladiator 2 est un film agréable, mais qui ne révolutionne rien. Il fait le job, nous offrant un spectacle visuel et une histoire qui s’inscrit dans la lignée du premier film. L’arc des Césars est néanmoins un peu trop exagéré pour que l’on puisse le prendre au sérieux, et l’histoire aurait peut-être gagné à explorer de nouvelles voies plutôt que de se reposer sur ses acquis. Malgré cela, pour ceux qui cherchent une échappatoire aux blockbusters de super-héros, il reste un excellent choix. Un bon film, certes, mais sans la folie qui aurait pu en faire un véritable classique.