Salle comble aujourd'hui dans les salles obscures pour Gladiator 2, un péplum plein de promesses, dont on sait qu'il y aura du grand spectacle et des combats épiques... Et puis on sort, et on lit de la déception sur les visages, et des commentaires du type "c'était quoi cette daube" ou "encore chou blanc" fusent dans les couloirs de sortie, alors que le générique de fin "Now we are free" défile.
Mais alors, qu'est ce qui a échoué ? En fait, à peu près tout du début à la fin. Commençons par l'impression générale : une curieuse sensation de recyclage éhonté des mêmes éléments que le 1: un héros, dans une logique de vengeance après la perte de l'être aimé, qui va tenter de recouvrer la liberté dans l'arène des gladiateurs, non plus un mais deux empereurs antipathiques, et puis un complot avorté des sénateurs pour faire tomber les empereurs tyranniques; les tigres n'étant pas suffisamment spectaculaires dans le premier volet, Scott a décidé de les remplacer par des rhinocéros, des macaques mutants et des requins préhistoriques avides de chair fraîche, mélangés avec du sang de T-Rex. Les empereurs, grimés en pantins désarticulés, ricanent comme des hyènes devant les spectacles sanglants de gladiateurs (là où Commode agissait davantage comme un adolescent frustré et désavoué par son père ce qui faisait sens). Et mon Dieu, le héros est tout sauf charismatique ; après une amourette complètement insipide, et alors qu'il refusait d'endosser son héritage, le simple retour aux terres de ses racines le fait basculer en sauveur de Rome, et bien entendu, reconnu par les armées de l'Empire qui acclament le retour du messie... Et je ne m'attarderai pas non plus sur les tentatives stériles visant à jouer sur la corde nostalgique, avec la reprise des airs de Hans Zimmer, le retour de Collie Nelson, ou encore les flashbacks sur Maximus, pour essayer de légitimer la connexion avec le premier volet.
Bref, assez pathétique, Ridley Scott devient l'espèce de papi gâteux qui souhaite s'accrocher coûte que coûte à la caméra, prêt à salir ses propres chefs-d'œuvre, en quête d'une dernière reconnaissance avant son déclin final.