Ridley Scott se fait plaisir. Un grand spectacle, des scènes d'action plutôt grandioses comprenant des babouins ALIENS et des requins (?), un Denzel Washington truculent et très bon dans son rôle, un cadre ambitieux posé dans la Rome décadente... La sauce ne prend pourtant pas, le film laisse un arrière-goût désagréable car c'est osé de vendre aux amateurs du premier film, qui jouait sur l'émotion, et aux amateurs des péplums, qui apprécient l'authenticité, un blockbuster d'action hollywoodien sans réelle profondeur. Qui plus est, la musique est invisible dans cet opus alors qu'elle était plus qu'essentiel dans le premier. En fait, il y a incompréhension, ce n'est pas Gladiator II. Et les maigres éléments disséminés par Ridley Scott tout au long du film pour nous convaincre du contraire ne suffisent pas. Si ce film s'était appelé "Macrinus" et avait été vendu autrement, la note aurait gagné deux étoiles.
Ajoutons à ça un Paul Mescal qui imprime peu à l'écran avec son personnage incohérent et dont les humeurs fluctuent radicalement sans explications, une fin difficile à croire, où un Denzel présenté jusque là comme sournois, intelligent et patient, décide de tout miser sur un duel au glaive contre un gladiateur expérimenté alors qu'il est vieux et en toge, une Lucila qui reconnaît son fils juste en observant de loin Paul Mescal ramasser de la poussière (??)... En résumé, si Ridley Scott continue de proposer du cinéma, c'est à dire une expérience visuelle avec de très beaux plans et des compositions grandioses, il rate une nouvelle fois le coche du script solide.