Glass onion: une suite un peu en dessous du premier. C'était un peu attendu dans la mesure où Rian Johnson est connu pour déconstruire les codes du cinéma qu'il explore ce qui semble incompatible avec l'idée de faire une séquelle ou de signer chez Netflix.
Daniel Craig signe une bonne nouvelle interprétation de Benoît blanc mais sans une partie du charme du premier. A couteaux tirés premier du nom bénéficiait beaucoup du mystère d'à savoir si Benoît blanc est vraiment le grand détective que tout le monde pense. Le décalage entre le mystère qui l'entourait notamment dans la scène des entretiens et son apparente incompétence était délicieuse. La révélation de l'étendu de son talent en fin de film créait une véritable partie du charme du dénouement. Cet aspect a évidemment totalement disparu dans cette suite (et heureusement) ce qui retire une partie de la substance à son personnage.
En effet, il resout en un instant le scénario de Miles. Un autre aspect de Blanc vient compléter le personnage puisqu'il est désabusé par la nullité du coupable. Cet aspect la est important puisqu'il révèle à la fois la haute estime qu'il a de lui même mais aussi des affaires auxquelles il devrait être confronté. Une dernière chose surprenante par rapport à Blanc est sa décision finale d'influencer Helen pour la pousser a détruire le glass onion. Il décide de jouer d'un coup hors des règles ce qui semble totalement hors du personnage.
Les personnages secondaires du premier a couteaux tirés étaient aussi une richesse du film, tous hauts en couleurs et ridicules, ils complétaient parfaitement, avec Blan, le bestiaire de personnages. Dans glass onion, ils sont beaucoup plus oubliables. Le scientifique, la politicienne et la femme accompagnant birdie sont très fades, a peine plus développés que le cousin squatteur/ running gag du film.
La vraie perle du film est Miles joué par l'incroyable Edward Norton. C'est une véritable déconstruction du mythe du génie auto-entrepreneur a la Zuckerberg. Plus le film avance et plus il révèle ses défauts, plus le mythe s'effrite. On observe a quel point Miles est profondément médiocre, il n'est pas si intelligent que ça sans être l'abruti fini que décrit blanc, c'est un parasite entouré de parasite et c'est un lâche.
En conclusion, un assez bon film mais une suite un peu décevante.