Et si la révolution s’opérait par la musique ? C’est la proposition de Margherita Vicario dans ce premier film aussi rempli d’ambitions que de maladresses.
A l’aube de l’année 1800, c’est le branlebas de combat à la paroisse Sant’Ignazio à Venise à l’annonce la prochaine visite du pape. Le Maestro Perlina (Paolo Rossi) est chargé de composé une messe pour l’occasion, interprétée par les musiciennes de son orphelinat. Sur le déclin, Perlina n’a aucune inspiration alors que ses élèves révolutionnent la musique autour d’un tout nouvel instrument, le piano-forte. Et si le salut venait d’elles ?
Que ça soit contre les murs qui les enferment, contre le patriarcat ou le carcan institutionnel religieux, les personnages de Gloria! luttent. Et leur arme, c’est la musique ! Pas étonnant, vu qu’avant ce premier long-métrage, la réalisatrice Margherita Vicario a eu une carrière d’actrice et de musicienne. Elle a l’idée originale de revisiter la Venise baroque sous une perspective musicale. Ainsi, la rencontre entre un piano et Teresa (Galatea Bellugi), une « paysanne » sans culture musicale, va provoquer une véritable révolution. Une musique étrange et moderne va peu à peu résonner et faire basculer cette reconstitution historique vers la fable rendant hommage à toutes les musiciennes dont l’œuvre n’ai jamais essaimé jusqu’à notre époque.
La réalisatrice ne manque pas d’idées et de talent dans la composition de ses images et de son montage mais elle a plus de soucis lorsqu’il s’agit de raconter son histoire ou de transmettre son propos. L’intrigue se brode sans réel souci de vraisemblance ou de logique dramatique, avec des personnages manichéens qui vont et viennent en fonction des besoins du récit. Ils n’existent rarement que pour eux-mêmes. Ces problèmes se retrouvent aussi dans la manière de représenter la modernité musicale. On a beau être dans une fable, l’émergence de révolution harmonique dans une sorte de cave à jazz frise le ridicule, tout comme le concert final.
Heureusement, certaines séquences sont remarquablement réussies, notamment une tentative de suicide au son d’un concerto de Vivaldi, rappelant que l’émotion au cinéma naît très souvent… de la musique.