Gloria!, premier film de Margherita Vicario , auteure-compositrice-interprète et réalisatrice, nous offre une histoire aussi réaliste qu’incroyablement artificielle.
Le film repose sur un colossal anachronisme. La musique rêvée, conçue et composée puis proposée au pape, par les jeunes et combatives protagonistes sera contemporaine, mais bien plus tard, bien après la fin du XVIIIe siècle.
Et si la musique est un hybride étudié de pop et de tradition, c'est qu'on ne pouvait pas faire autrement : pêcher le son le plus approprié au présent et le « prêter » aux femmes d'hier, pour les sortir de l'oubli.
Les ennemis sont les hommes, un pape otage de Napoléon, Pie VII, couronné à Venise parce qu'à Rome, avec tous ces Français, ce n'est pas sympa. Un concert est donné en son honneur – il devait être dirigé dirigé par le Père Perlina, directeur de l'institut et compositeur officiel. Mais le Père Perlina est à bout de souffle.
Que va-t-il se passer? Les orphelines vont affirmer leur identité face à un groupe de fanatiques réactionnaires, dans une explosion finale aux très joyeux accents jazzy, explose une catharsis enthousiasmante.
Gloria ! n’est pas un film présomptueux et arrogant. Radical, oui, mais construit avec intelligence, Margherita connaît la musique, dont elle en fait le centre de l'histoire, le langage universel qui parle au public bien au-delà des contraintes des mots.