Langage des dignes
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Les malheurs en cascade qui s’abattent, les uns après les autres, sans répit, sur cette pauvre famille, rendent le scénario peu plausible. Le seul récit construit autour de l'agression de Nicolas, jeune chauffeur Uber, sur les épaules duquel pèse l'avenir d'une femme et du bébé Gloria, aurait amplement suffit à nous révéler toute l'injustice de notre société. Gloria mundi est indéniablement et profondément un film politique, mais il pêche à trop vouloir en faire dans le drama social.
Et lorsque l'on croit que seule la force du lien familial pourra faire sortir ces pauvres gens de l'enfer dans lequel ils sont plongés, il faut que la trahison sororale s'en mêle. Le sacrifice tardif du père repenti ne suffira pas à nous redonner la foi.
Une once d'espoir pointe cependant le bout de son nez. Il nait de la relation qui unie Ariane, son ex mari sorti de taule et l'homme avec qui elle a refait sa vie. Leurs rapports ne sont fait que d'humilité, de bienveillance et de respect mutuel. La qualité du traitement de ce triangle amoureux de cinquantenaires sans le sou ne peut évidemment que trahir l'amour profond que porte le réalisateur pour Ariane Ascaride, sa femme dans la vraie vie, et qui est une fois de plus époustouflante dans ce film.
Et c'est en l'écrivant que je rajoute une étoile.
Créée
le 6 déc. 2019
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7 j'aime
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