Parce qu'il y a tout de même un certain nombre d'idées qui évite, pour moi, le naufrage total du film...
Tout d'abord le contexte, qui pouvait offrir son lot de matière pour un film de zombis, déjà. Utiliser des supporters benêts, offrant pour ainsi dire un caviar qui n'avait plus qu'à être mis au fond des cages.
Hélas, les réalisateurs sont visiblement loin d'être des cadors en avant-centre.
D'une part, ils sont on ne peut plus médiocre dans leur pseudo critique du football. Au lieu de faire vivre leur histoire, laissant le spectateur errer dans les méandres de la bêtise des types surpayés pour taper dans un ballon et leur entourage, ils s'obligent à des dialogues lourds et à des clichés, comme par exemple l'agent de joueur un peu ripoux et qui pollue l'atmosphère de l'équipe bouffé par les zombies. Comme si le coup du "t'as-vu-le-spectateur-n'aime-pas-l'agent-et-il-va-être-trop-content-quand-celui-ci-crèvera-étrillé-par-les-zombis-hihi.
Sauf que l'effet tombe à plat, la faute d'une part au fait que tout cela sonne faux tellement c'est mal écrit, que ce soit au niveau de l'histoire qu'au niveau des dialogues et de la mise en situation.
On ne peut leur en vouloir d'avoir eu l'ambition de faire un film de deux heures vingt (deux "mi-temps", en fait deux films de une heure dix chacun environ), c.à.d. un film qui a sa générosité.
Quel buteur ne veut pas le mettre dans la lucarne plutôt que de faire un petit plat du pied toutti pourri maouss gerbo ?
Mais cela tombe encore à plat au vu des innombrables lenteurs qui parsèment ici et là le film, en plus de scènes complètement bidons, qui ne servent à rien pour l'histoire, mais parce que les scénaristes (ils sont sept, paraît-il... Sept pour écrire, mal en plus, un film pourri de clichés...) sont dans un délire d'ados attardés, où le but est de mettre des images "choquantes" pour des images choquantes (ce qu'elles ne sont pas j'y reviendrais plus tard), pour faire mumuse avec les ralentis et le bullet time, et pour pouvoir prétendre à une sorte de celui qui a la plus grosse, c.à.d. celui qui réussira quelque chose de plus foutraque possible.
Et le spectateur dans tout ça il peut toujours se gratter.
La fin est au niveau, c''est-à-dire au quatrième sous-sol d'un stade de foot.
Quand à la réalisation... Les effets de style s'accumulent, le jeu des acteurs est lamentable, leur utilisation ne fait appel à aucune logique. Les effets sont juste là pour faire jolis, et là où, par exemple, John Woo crée un paradoxe en donnant une énergie à ses ralentis, eux se contentent de mettre un effet pour mettre un effet, croyant qu'il suffit d'une "cool attitude" à leur film pour mettre le spectateur dans sa poche. Enfin, il y a quelques cadres ici et là qui ont de la gueule (j'ai bien aimé le cadre avec le brouillard éclairé par la lumière blanche), mais ils sont tellement perdus dans un amas de stupidités et de laideur qu'on les oublie bien trop rapidement. Il doit bien y avoir bien trop de scènes mal branlées en comparaison au nombre de cadres - et non de scènes - à peu près corrects, c'est dire. Le minimum de peur, ou d'autre émotion que nous aurions pu avoir sont très vite lapidées par cette mise en scène laborieuse.
Il y avait largement les moyens de raconter une histoire sur une heure trente, faire quelque chose d'au moins à peu près convenable voire appréciable (surtout au vu du matos à leur disposition, beaucoup de films "de genre" auraient certainement apprécié d'avoir tout ça) même si cela ne pouvait fonctionner que sur le plaisir coupable. Mais il a fallut que les tares du "genre" français rattrape pour de bon les deux feignasses d'attaquant, dont l'un vient de tuer un pigeon avec sa chandelle alors qu'il a reçu un superbe caviar au point de pénalty.
Il y a quand même quelque chose d'extraordinaire dans le cinéma de "genre" français actuel, c'est cette capacité à avoir de bonnes idées de départ (comme dans La Horde), mais être littéralement figé sur place et nul quand il s'agit de passer à l'acte (comme dans La Horde) les bonnes idées restant au niveau du pitch et dans les intentions, même maladroites...