Un délire complet. Peut être le plus grand gremlinsploitation jamais créé.
Mater Hobgoblins, c’est accepter de mettre tout bon sens de côté dans une histoire, c’est une logique, un monde inversé où quand une situation qui semble tendre vers du noir elle ira vers du blanc.
De ce fait, il est littéralement impossible d’anticiper les situations, pour notre plus grand plaisir.
Après une introduction où on ne comprend strictement rien, où un gardien se fait trucider dans un cabaret d’un entrepôt après avoir été interdit d’y approcher, un autre prendra la relève. Celui-ci c’est le prototype du lâche (selon le réalisateur), incapable de défendre sa copine en perdant un combat interminable à coup de manche à balais contre un ami militaire en permission.
On suit donc une bande de potes qui se décompose de cette façon :
- le protagoniste, aussi charismatique qu’une huître
- son meilleur ami puceau, qui passe son temps à passer des appels au téléphone rose et qui semble surtout refouler son homosexualité évidente
- la copine du protagoniste, une mégère qui lui gueule constamment dessus sans aucune raison
- le militaire en perm, qui représente à lui seul le cliché du beauf qui aime la violence mais qui sera bien entendu un lâche à chaque situation
- la copine du militaire, une fille qui se fringue en tutu et legging fluo, 80’s oblige et qui ne vit que pour son mec, et surtout qui passe son temps à baiser ailleurs quand il n’est pas là
A un moment un intrus, qui semble être bloqué dans une chorégraphie d’un clip de Mickael Jackson, s’infiltre dans l’entrepôt. Le jeune gardien n’écoutant que son courage ira à sa poursuite puis les Hobgoblins sont libérés par ce même gardien car l’intrus s’est caché dans l’entrepôt.
Et là, le film commence. Donc on commence à voir les créatures qui ne sont que des peluches avec simplement la bouche qui bouge pour seulement l’une d’entre elles. Les autres étant simplement secouées avec un bâton. Pour information on commence le film avec 4 créatures qui s’enfuient, mais avec le décompte de celles tuées on tombe dans la douzaine.
Il faut savoir que ces créatures, bien qu’elles crèvent avec un pauvre coup de poing, ont la capacité de manipuler les humains en leur faisant voir des humains ou en les contrôlant à distance. C’est grâce à cet élément incroyable dans le scénario que chaque situation sera incapable à anticiper, même si la majorité du temps le non sens ne sera pas du tout du fait des créatures.
Bref s’ensuit une scène absolument délicieuse où la copine du protagoniste décide de finir strip teaseuse dans la boîte punk « Scum Club » de la ville, car elle est sous contrôle mental des Hobgoblins. Et là vous n’êtes pas prêts, préparez bien votre cerveau car on va progressivement tomber dans le n’importe quoi total. Déjà, c’est une boîte punk qui fait des spectacles de cabaret animée par un mime homosexuel, et où une serveuse/danseuse/prostituée à la choucroute impressionnante et qui semble s’être enfuie de Mars Attack est en charge de répondre toute seule à tous les besoins des clients de la boîte.
Au lieu de chercher à sauver leur amie ils décident de se poser prendre un verre et suivre le spectacle. Puis le sergent du militaire en perm arrive dans cette boîte et lui donne une mitraillette et des grenades, ce dernier va ainsi démolir la boîte et se suicider avec une grenade.
Bref voir cette scène, c’est découvrir une autre face du cinéma, celui où on se rend compte de l’impact d’un scénariste inexistant, et qu’au final un passe peut être un meilleur moment.
Inutile de parler de la VF qui magnifie cet ensemble, avec des traductions absolument fantastiques comme « il y a des boîtes de bière dans l’entrée » (beer can) ou « je suis toute liquide » (I’m so wet). Il est vital de regarder ce film dans cette version.
Hobgoblins, c’est donc l’un des meilleurs nanars fantastiques, une perle, un joyau cinématographique. Une immondice qui a un véritable goût de caviar.