Connu pour ses films poil à gratter et volontiers provocateur, Bobcat Goldthwait récidive avec « God Bless America », et disons-le : putain, ça fait du bien ! Très très politiquement incorrect et dégommant tout ce qui bouge (presque littéralement), le réalisateur signe une charge violentissime contre la télé poubelle et toute forme d'intolérance ou de mépris. C'est simple : tous ceux qui emmerdent notre « sympathique » héros ou que ce dernier juge ne pas mériter de vivre, on les descend ! Evidemment, cette logique est très personnelle et en cherchant il est tout à fait possible de trouver un discours contradictoire entre l'attitude de cet homme et ceux qu'ils tuent, mais j'ai envie de dire : qu'importe !
Le film s'avère tellement audacieux, méchant et parfois hilarant dans ses dialogues et ses situations (le monologue sur Diablo Cody : cultissime!) qu'il est proprement impossible de résister à cette tornade jubilatoire évitant au passage nombre d'écueils, le propos restant étonnamment toujours pertinent et intelligent. Alors bien évidemment tout cela est très excessif et parfois caricatural, mais une œuvre allant aussi loin, se montrant aussi critique de la société américaine et de la bêtise humaine ne pouvant avoir que mon entière adhésion, j'applaudis et me dis que tant que ce genre de productions existera, il n'y aura pas de souci à se faire. En tout cas, je ne sais pas si Dieu bénit l'Amérique, mais Goldthwhait, soutenu par deux acteurs énormissimes, bénit incontestablement cette année 2012.