Quel beau voyage que ce film contemplatif qui expose de sublimes images de l'Islande dans un format 1.33.
C'est d'ailleurs le premier point que l'on remarque, le choix du format qui n'est pas anodin puisque le film s'inspire de réelles photographies retrouvées à la fin du 19ème siècle et évidemment, dans un format carré. Le film est une reconstitution, ou plutôt une extension imaginaire de ce que aurait pu être l'histoire derrière ces photographies. Dès ce point de départ, j'étais déjà ému puisque je trouve l'intention de base magnifique.
Le film ensuite frappe par son ambiance mélancolique, où une certaine paix émane des paysages vastes et épurés, mais toujours contrebalancée par la dure réalité de la nature qui malmène les hommes dans leur périple.
La musique y ajoute quelques touches sombres à ces tableaux rappelant les peintures de Caspar David Friedrich.
Certains plans, notamment fixes (qui sont majoritaires) abordent une composition où le sujet est presque toujours centré, comme pour mieux envelopper les hommes et femmes dans leur environnement.
L'histoire aussi, survole quelques questionnements métaphysiques, sur le rapport de l'homme à ses propres croyances, quelles soient religieuses ou non. Le personnage principal, un prêtre en route pour construire une église, est confronté à la nature qui n'épargne personne, ni lui, ni ses compagnons, ni ses croyances.
Ce film est un drame quasi historique, silencieux et mélancolique. J'ai noté quelques longueurs, d'où mon 8/10, même si c'est pour mieux servir le propos : la mort comme finalité et fatalité, que l'on soit croyant ou non. Cela amène à repenser nos vies et cela ne peut se faire dans la précipitation.