Partons d'un postulat débile mais très vieux dans le cinéma : et si un enfant, à l’apparence choupinette, était possédé par des pensées méchantes ? Hou là, déjà, ça fait grave peur. Alors on a l'enfant blond créé par des extra-terrestres et qui bute au hasard dans la ville, on a les enfants possédés par diverses sortes de démons, on a les enfants psychopathes, on a les enfants traumatisés, on a les enfants sauvages d'Europe de l'est, etc. C'est classique, très souvent pourri mais ça fascine.
Mais là, attention, on a du lourd, du surpuissant, du bourrin, du sur mesure de l'angoisse de quand tu rentres chez toi et que tu regardes ton gamin dans les yeux, tu te demandes si tu vas pas tout de suite appeler les flics ou mieux, le tabasser avec la batte de cricket de tonton Shaun. Ici on a le gamin qui devient plus ou moins méchant (ouais ça rigole plus) parce que son père scientifique plus ou moins fou (et ouais, on prend des risques à Hollywood !) tente... alors je ne suis pas sûr de ce que j'ai vu, pourtant j'ai été attentif... de réintroduire une partie du code génétique de son fils psychopathe (parce qu'on ne fait pas les choses à moitié) mort brulé (dont on apprend que l'ADN, même s'il "n'est jamais détruit" dixit le bon Dr De Niro, a été partiellement détruit) dans le code génétique d'un enfant mort écrabouillé suite à un accident dont la mère est quand même vachement responsable (puisqu'elle laisse se balader son débile de mioche en plein mileu d'une zone de construction sur un trottoir... ouais on lésine pas sur les détails à Hollywood, on est comme ça, on est des dingues !) et à qui on a proposé de recréer son double génétique. Pause dans le résumé pour reprendre le souffle et pour relire ce que propose ce grand scénario. Putain mais dit comme ça, ça a l'air génial ! Ed Wood devait trembler dans son cercueil quand le scénar a popé dans la tête d'un de ces génies.
Bon sauf que les nanards sont toujours un peu chiants. Parce que la plupart du temps, ils n'ont pas d'idées, pas de moyens et pas l'intelligence de le faire exprès. Et au moment du final cut, une assemblée se disent "Ah ouais quand même, on bien chié là... C'est pas top comme truc... En même temps ça s'appelle Spiderzilla 4 Back to the mountain of the sorcerer...". Bref, dans Godsend on se dit qu'il y a une histoire de dieu, de démon ou un truc classique. Mais non, c'est de la science du grand n'importe quoi avec des acteurs de seconde zone, incluant M. De Niro qui a décidé de suivre les pas de Wesley Snipes et Steven Seagal dans le bon gout et la reconnaissance artistique, à qui on demande de faire n'importe quoi. Comme laisser Joe le mioche qui n'a vraiment pas l'air d'avoir 8 ans tant il ressemble à un pré ado se balader à l'extérieur d'un magasin de sport où il peut, au choix, se faire kidnapper, se blesser sur un chantier, se faire percuter par une voiture, alors qu'en plus il a un ballon dans les mains... C'est donc un festival de conneries, de gens qui ne comprennent rien, de réactions aberrantes, de jump scares dont on se demande comment les personnages peuvent être à tel endroit à tel moment.
Mentions toute spéciale à l'ancienne nourrice qui trouvait que le gamin avait l'air trop démoniaque pour ne pas avoir causé un incendie qui tua plein de mômes, même si ça n'avait pas pu être prouvé, et qui s'est dit que ce serait mieux pour tout le monde si elle le noyait dans son bain avec le rideau de la douche. Sérieusement, mais qu'est ce qui se passe dans leur tête ? Faut être pas bien pour imaginer ce genre de truc, en plus d'avoir un sacré penchant pour le mauvais gout...
Donc Godsend, pouf, un truc super chiant, filmé comme toute production anodine avec des acteurs anodins, des effets banals et une histoire à la fois grand-guignolesque et dénuée de sens. Par contre faut insister sur le super chiant. Suuppeerr chchiianantt ! C'est bon c'est noté ?