Encore un film catastrophe, à croire que le cinéma américain de la fin des années 90 n’avait que ça a nous offrir… Ce Godzilla est un énième remake du film japonais de Ishiro Honda, mais celui-ci est la première adaptation américaine. Le film reprend les thématiques de base de la figure emblématique, avec un retour à des questionnements écologiques, et les conséquences des bombardements atomiques. Ici, ce sont les essaies nucléaire français qui sont mis en cause, et si le film ne m’a pas beaucoup divertit il m’aura au moins permis d’en apprendre plus sur ce sujet (Wikipedia a été mon ami tout au long du film).
On va passer outre les fondements philosophiques, que l’on doit davantage aux genèses japonaises de la franchise, et revenir plutôt sur ce massacre américain, qui pille… non que dis-je, qui traîne dans la boue une figure populaire emblématique. Le réalisateur, Roland Emmerich, comme à son habitude (Indépendance Day, Le jour d’après, 2012) déroule un scénario catastrophe dans une ambiance légère, presque amusante, ponctué de blagues ridicules, pour un résultat des plus bancals. En effet, l’absence de gravité est consternante. Un monstre géant détruit New York, mais personne ne semble se délester de sa bonne humeur. Par ailleurs, l’histoire n’a ni queue ni tête. Plutôt que d’attirer le monstre vers un lieu isolé afin de le combattre, l’armée préfère la maintenir à New York, et d’évacuer toute la population, laissant ce dernier tout détruire sur son passage. Bien sûr, ce manque de logique est plus spectaculaire, évidemment. Le rythme est laborieux, le film donne tout ce qu’il a au début et à la fin, si bien qu’on se fait chier pendant plus d’une heure d’intermède quasi inutile. Le film est beaucoup trop long pour ce qu’il a à raconter. L’action est redondante. On s’ennuie beaucoup. Les effets spéciaux ont très mal vieilli. Les scènes d'action ne relèvent jamais d'une bonne idée, il n'y a aucune intelligence visuelle. C'est mauvais.
Pire que tout, le film nous donne le sentiment d’être une pâle copie des films Jurassic Park (1 et 2). Le scénario qui s’essouffle trop vite, réemploie des éléments narratifs utilisés par Spielberg et illustre un manque flagrant de créativité.
J’ai trouvé d’autres défauts à la production, concernant le casting, la définition des personnages, mais je ne voudrais pas trop démonter le film. J'ai tout de même apprécié la participation de Jean Reno, qui est le seul qui a trouvé grâce à mes yeux. En toute objectivité, le spectacle peut s’avérer presque satisfaisant si on ne se montre pas trop exigeant, mais un regard objectif nous impose la mesure. Une note supérieure à la moyenne serait une grave insulte pour le cinéma américain, celui qui s’évertue à nous offrir des films plus réfléchis et plus aboutis.