La débilité de ce film ne me permet que de l'aimer. Mal foutu d'un bout à l'autre, bancal au possible mais drôle sans le vouloir.
Cette adaptation du roi kaiju à la sauce américaine essaie de prouver qu'elle est un Godzilla en reprenant des éléments et des scènes caractéristiques des précédents japonais (la découverte du monstre et son cri, les plans bombe nucléaire sur la nature, le bateau dans la nuit avec une attaque du monstre, ...) mais pourtant ce film ne peut plaire au premier degré aux fans car ce n'est pas un film Godzilla.
C'est un film à fort budget où un monstre se retrouve dans une mégapole et il se trouve qu'un vieux japonais l'appelle Godzilla. Ce dernier ne ressemble pas du tout à l'original, bon ok si vous voulez c'est acceptable pour la modernisation, mais la seule chose que le monstre veut c'est se reproduire et bouffer du poisson, point.
Ce n'est pas un film Godzilla, ici personne n'a compris ce qu'est Godzilla, ce qu'il peut représenter, ce qu'il est. Et c'est pourquoi ce film a été renié, et doit officiellement porter le fardeau d'avoir son monstre rétrogradé au titre de "Zilla".
Godzilla de Roland Emmerich est un mélange parfait de clichés sur les américains et les français, une comédie romantique New-Yorkaise typique des années 2000 et un film d'action où l'armée est pérave. Tous les personnages sont idiots et aucun n'est vraiment crédible. Jean Réno mériterait une statue à son effigie pour ce film car avec des répliques en français où il joue du Jean Réno, en anglais il largue son texte comme ça boom voilà c'est dit. Son personnage d'espion badass ne peut pas être pris au sérieux car toute sa team composé de Jean-Luc, Jean-Pierre, Jean-Claude et Jean-Philippe est tout aussi crétine, et les blagues sur la bouffe française ne font qu'accentuer la débilité ambiante. Tous les américains se demanderont qui, comment et pourquoi il est si fort et la seule réponse à ces questions c'est que c'est un drôle de français. Et en effet c'est bien lui qui m'a apporté un bonheur de bout en bout, malgré lui sans doute, car c'est un drôle de français dans une super-production américaine débilissime.
Qui dit "à l'américaine" dit "modernisons le tout pour plaire au grand public" donc adieu les costumes en caoutchouc et bonjour la 3D ! Mais... les CGI sont de faible qualité. Cependant Emmerich a eu la bonne idée de copier le procédé habituel de cacher le monstre dans la nuit et la pluie constantes. Pourtant on voit ce côté cheap car le film se targue de scènes en gros plans de destruction et la physique n'est jamais bonne, le monstre change constamment de taille et ses réactions ne semblent pas naturelles. Même les véhicules sont dans la surenchère avec un trop grand nombre et une fluidité qui sent fort la CGI. Je modérerais mon propos sur la qualité des CGI sur les scènes statiques où le monstre garde une cohérence visuelle qui peut être appréciable.
Le film essaie donc d'apporter des touches de modernité occidentale aussi au récit en copiant donc allègrement des films de monstre comme Aliens, le poussant même à avoir un 4e acte non-nécessaire et mal amené. L'ambiance d'ailleurs est raté car toutes les scènes qui pourraient faire monter la tension sont désamorcées par la musique. Même la scène où Godzilla meure, après qu'on ait fait monter l'empathie pour la bête tout le film, est foirée car la musique ne colle pas.
C'est donc un film de monstre que je recommande à voir entre amis pour se moquer de toute la bêtise du film, pour Jean Réno qui mâche du chewing-gum "pour faire américain", pour un piège à base de tonnes de poissons déversées dans Central Park, pour l'Empire State Building détruit par un pilote qui s'en blk total, pour un scientifique qui achète des tests de grossesse à la pharmacie pour savoir si Godzilla est enceinte, et finalement pour découvrir ce qu'est un génial nanard moderne.
Cette critique fait partie de mon marathon retrouvable par ici : http://www.senscritique.com/liste/Dimanchezilla/1172441
HS : je pense que tout le monde s'acharne sur ce film car c'est le premier que l'occident ait vu. Et quand on se tourne vers les productions japonaises, on comprend que c'est cheap et que la différence de culture ne nous permet pas de pouvoir être vraiment pointilleux sur ces films.