Alors que le précédent opus, "Godzilla VS Hedorah", tentait de remettre la saga sur des rails solides à partir d'une approche plus contestataire et expérimentale, les producteurs, peu satisfaits de cette nouvelle orientation, décidèrent de faire marche arrière et de rappeler à la barre Jun Fukuda, afin de revenir vers leur cible préférée: les chiards.
Sans tomber dans l'infantilisme gerbant de l'affligeant "Godzilla's revenge", ce nouveau chapitre ne se foule pas le cul, nous servant, pendant la première demie-heure, une fade histoire d'espionnage industriel cachant bien évidemment un timide space-opera à la "Invasion Planète X", rempli de sous-intrigues inutiles et d'idées à la con, à l'image d'une héroïne relativement adepte du kung-fu (faut voir les deux, trois coups de pieds) et des dialogues entre Gojira et Anguila sous forme de bulles dessinées.
Réalisé sans aucun génie par Fukuda, "Godzilla VS Gigan" tente comme il peut de camoufler son budget de plus en plus modeste en recyclant la partition d'Akira Fukube et en multipliant les stock-shots, visibles comme le nez au milieu de la figure. De cet épisode interminable et sans saveur, on ne retiendra au final qu'une ou deux idées sympas (les ombres des bad guys dévoilant leur véritable nature) et les exactions de Gigan (improbable poulet-cyborg) et de Ghidorah. C'est bien peu.