Après le "Godzilla" de Gareth Edwards qui avait divisé son public, Legendary Pictures continue sur sa lancée, espérant bien créer un univers cinématographique de monstres géants (kaijus pour les intimes). Voilà donc ce "Godzilla: King of the Monsters", où des terroristes écologistes décident de réveiller des kaijus pour sauver la planète. Godzilla parviendra-t-il à les repousser, et les scientifiques de Monarch, l'association qui surveille les monstres, sauveront-ils le monde ? A vrai dire on s'en moque pas mal, et visiblement les scénaristes aussi.
Aucun enjeu dramatique n'est jamais construit, aucun personnage n'a la moindre once de développement, à part peut-être celui de Ken Watanabe, issu du film précédent, qui apporte un peu d'émotion. Pour les autres, les protagonistes sont purement fonctionnels : le méchant fait le méchant parce qu'il faut un méchant humain, le héros fait le héros histoire d'avoir un protagoniste à suivre, mais n'a strictement aucune utilité à l'intrigue, et les personnages secondaires font sérieux à côté (parce qu'en plus le film se prend terriblement au sérieux !).
Tandis que les thématiques environnementales esquissées par le pitch ne sont pas plus travaillées, et que l'intrigue est souvent invraisemblable. Quant à la forme, les fans apprécieront de voir quelques créatures emblématiques de la Toho dans un blockbuster, avec les moyens qui vont avec, mais pour le reste c'est profondément indigeste. Un déluge de numérique et de technologie qui finit de déconnecter totalement le spectateur ce qui se passe à l'écran, l'absence d'enjeu dramatique ayant déjà fait le gros du boulot. Pour preuve, les séquences hors champ de destructions de grandes villes n'ont absolument aucun impact, un comble ! Bref, évitez cette version, mieux vaut se replonger dans les films de la Toho, dont le "Shin Godzilla" de 2016, variation et reboot bien plus intéressant.