Qu'on se le dise, malgré tous ses défauts et les critiques qui lui pleuvent dessus, j'aime beaucoup le Godzilla américain (de 2014), ainsi que ses suites, même si elles tendent vers le nanar (en même temps, on demande pas forcément à un film de gros monstre qui casse tout d'être intelligent). Mais à côté de celui-là...
Que tu sois spectateur ou le roi des monstres du Monsterverse, ce Godzilla japonais te chope par tes frêles épaules, te fait une balayette fulgurante et t'enchaine avec une retournée acrobatique avant te t'achever avec son crachat atomique façon tactical nuke (parce que lui il se contente pas de faire des flammèches qui font un peu chaud, non, le réal on lui a dit "souffle atomique" et il te sort un rayon mortel qui te noie Ginza sous un champignon atomique.
C'est ce qui fait que ce Godzilla est unique, parce qu'il n'est pas traité comme étant l'ange gardien de l'humanité (en même temps, qu'est-ce qu'un énorme machin de 100 mètres en a à foutre de ces petites fourmis d'un mètre cinquante ?), mais plutôt comme son châtiment. On a donc une créature terrifiante qui ruine tout sur son passage et te glace le sang avec son cri saturé et cauchemardesque, hérité de l'original mais saturé à fond pour te faire frissonner.
Alors, qu'est-ce qu'on retient de ce Godzilla japonais ? Un monstre aussi terrifiant que puissant, une histoire qui, sans être complexe, est solide de bout en bout et te fait ressentir beaucoup de choses (de la peur, de la tristesse, de la colère, et même un peu de légèreté parfois), une réalisation soignée qui se paye des plans magistraux (cette scène du souffle atomique, d'une puissance rare, ceux qui l'ont vue savent de quoi je parle...) et une musique qui frise le drama-épique.
Un chef-d'œuvre, tout simplement.