Pensant, dans un premier temps, offrir un nouveau film à Mothra, un des kaiju préférés du public japonais, la Toho optera finalement en 1992 pour un simple remake du film de Honda datant de 1964, préférant jouer la sécurité.
Eloigné du ton très sérieux des précédents volets (quoique "Godzilla V.S. King Ghidorah" tapait surtout dans le nanar), "Godzilla V.S. Mothra" revient à une approche plus enfantine, plus merveilleuse, proche finalement du classique originel.
Jouant la carte de l'aventure à la Indiana Jones, le film de Takao Okawara tente de fédérer un public plus jeune dans sa première partie, péripéties téléphonées et humour balourd à l'appui. Bien que gentillet, le spectacle ennui poliment, jusqu'à l'arrivée de Battra, double maléfique d'une Mothra encore dans l'oeuf, et de notre Gojira préféré.
Si la première bataille peine à convaincre réellement, les effets spéciaux à l'ancienne commençant à faire un peu tâche en 1992 (surtout en face de "Jurassic Park"), le dernier acte, voyant l'affrontement entre Mothra, Battra et Godzilla est une franche réussite, un des climax les plus sympa de la saga à ce stade.
Bien que redondant et anachronique (l'aspect fantasy fonctionnait tout de même mieux en 1964), "Godzilla V.S. Mothra" est un épisode agréable et parfois même poétique (la mue de Mothra), dont l'énorme succès (le film sera second au box-office, juste derrière les sauriens de Spielberg) relancera la carrière du papillon géant.