Ah, "Godzilla X Kong: Le Nouvel Empire", le film qui prouve que vous n'avez pas besoin d'être sobres pour faire un blockbuster. C'est comme si les scénaristes avaient lancé des fléchettes sur un tableau de "clichés de films de monstres", avaient fait un melting-pot de tout ce qu'ils avaient en stock grâce au Monsterverse et le résultat... est plutôt satisfaisant. Enfin, on a surtout un satisfecit total d'Adam Wingard qui défèque sur tous les effets de plans qui rendent ces créatures puissantes et affolantes pour transformer le tout en ring de boxe XXL.
Premièrement, l'absence totale de sérieux. Imaginez un monde où Godzilla fait du surf sur une vague de débris, avec Kong qui joue les DJs sur un porte-avions transformé en table de mixage. Bon, ce n'est pas exactement ce qui se passe, mais ça aurait pu, vu le niveau de sérieux du film. Au lieu de ça, on a une opération de remplacement de dent pour ce bon vieux Kong, Godzilla qui fait du catch et pionse dans le Colisée ou encore ce - toujours vieux Kong - qui enfile un gant de Thanos pour tatanner l'un de ses homologues moche qui chevauche un titan de glace (cette phrase m'a fait saigner du nez).
Un film, somme toute, stupide, bourrin, débile, décérébré mais joyeusement divertissant.
Les personnages humains ? Oh, vous voulez dire les caricatures ambulantes qui servent de remplissage entre deux bastons de titans ? Oui, ils sont là, aussi profonds qu'une flaque d'eau dans le désert. La brillante scientifique et sa fille adoptive muette, le théoricien du complot (il en faut un dans tous les films catastrophes crétins ... CF : Moonfall), le soldat/véto sosie d'Aymeric Caron, le capitaine de vaisseaux qui mâche un chewing-gum – un vrai bingo des stéréotypes.
Et que dire de tout ce pan d'exploration du monde de Kong qui se veut une parodie d'"Alien Covenant"? C'est comme envoyer les Minions enquêter sur le Nostromo ; hilarant, certes, mais vous ne pouvez pas vous empêcher de penser que quelque part, Ridley Scott a bu ses propres larmes pour digérer cette vraie/fausse parodie de son film (qui était déjà une parodie du huitième passager). En fait, Godzilla X Kong est très méta dans son ensemble.
La véritable déception vient de la manière dont les créatures sont filmées. Au lieu de se sentir comme des fourmis observant des dieux, on a parfois l'impression d'être juste à côté d'eux, en train de partager un café. Cela enlève un peu de leur majesté, comme si Godzilla avait rétréci au lavage.
Mais alors, la baston XXL ! Si vous n'avez jamais ressenti le besoin de voir un film en 4DX, ce combat pourrait bien vous faire changer d'avis. C'est comme être dans une machine à laver en mode essorage, mais en beaucoup plus amusant. Et le final ? Ne vous attendez à aucune conclusion digne de ce nom, dès que la baston est finie, le film l'est aussi.
En résumé, "Godzilla X Kong: Le Nouvel Empire" est le genre de film où il faut laisser son cerveau à l'entrée de la salle et juste profiter du spectacle. C'est stupide, c'est grandiose, et c'est diablement divertissant. Comme un grand huit : ça secoue, ça n'a pas beaucoup de sens, mais qu'est-ce qu'on rigole !