Bon bah énorme merde… (faisons semblant d’être surpris)
Et en cela digne successeur du précédent Godzilla vs Kong du même Adam Wingard, qui ne réussissait même pas la simple formalité de faire mieux que la daube japonaise de 1962 (oui, il est curieusement beaucoup question de films de merde ici). Daube qui avait au moins pour elle son charme désuet… Alors reste à voir comment vieillira celui-ci, me direz-vous… comment vieilliront ses singes en CGI immondes (le mioche en tête), ses giclées de sang vert (parce que ça assume pas le Rated R), ses sauts au ralenti au-dessus du vide (ah merde, on me signale dans l’oreillette que c’est déjà ringard depuis vingt ans)…
Et cette détestable assurance d’être cool, et qu’il suffit de ponctuer ton bousin de chansons pop/rock et de blagues nulles pour que l’on s’amuse devant… sauf que non, si tu sais pas filmer tes gros monstres de manière à les rendre impressionnants, et qu’en plus tous tes humains sont insipides, je me fais toujours chier… Alors je note qu’on en a perdus quelques-uns depuis le précédent (au moins Eleven et le petit gros), donc ouf, ça va dans le bon sens – il y en avait trois fois trop –, mais il faut de nouveau se farcir la pire, à savoir la petite sourde-muette et sa tutrice (l’horreur), ainsi que le gros vlogueur complotix (comic relief jamais drôle)… misère… Et en plus on nous ramène du rab, avec un Dan Stevens en véto-aventurier trop cool, wahou… trop bien… toujours un plaisir de suivre des archétypes essorés pendant la moitié de mon film de monstres et de les écouter commenter l’autre moitié… et découvrir film après film un lore toujours plus flingué dont on se contrefout…
Alors que, je sais pas, si tu sais pas écrire des personnages humains un minimum intéressants ou au moins agréables à suivre (ce qui est possible, y compris dans ce genre où ils occupent la place ingrate), te force pas, et filme juste tes monstres s’exploser la gueule…
… mais encore faut-il savoir le faire. Ici, c’est juste le néant à ce niveau-là, le mec à la barre n’a juste aucune idée de comment rendre ses monstres impressionnants, aux yeux comme aux oreilles. Imaginez quand même que pas une seule apparition ni un seul hurlement de Kong ou de Godzilla n’est en deux heures de film foutu de te clouer à ton fauteuil, parce que le mec ne semble tout simplement pas comprendre le potentiel dément des deux mastodontes qu’il a entre les mains. Les iconiser ? Il sait pas faire, ou bien il s’en fout, il se contente de s’amuser (j’espère pour lui) avec, sans jamais essayer de faire du cinoche et de nous faire profiter des capacités d’une salle obscure. Il a à sa disposition deux mythes du 7ème art, et il se contente de les prostituer dans un SSBB tout pourri avec d’autres kaiju. Dire que même sur ce terrain-là, et alors que le film avait cinquante autres qualités par ailleurs là où celui-ci ne mise que sur ça, le film de Peter Jackson l’encule sans autre forme de procès… Comparer n’importe quel affrontement de ces deux Godzilla vs Kong avec le combat contre les tyrannosaures du film de 2005… c’est juste honteux…
Et là je le compare au King Kong de Peter Jackson, donc c’est pas très fair-play me direz-vous ; mais on peut s’amuser à le comparer au tout récent Minus One… eh bien y’a pas match non plus…
Le seul truc qu’a pour lui ce film, c’est le design de son Godzilla, mais qu’il hérite du film de 2014, donc difficile de le féliciter pour ça. D’autant que c’est très décevant de ce côté-là, puisqu’on ne le voit que quinze minutes à tout casser dans le film… arnaque éhontée… soit à peu près autant que dans le film de 2014 oui, sauf que dans ce dernier, chacune de ses apparitions était mémorable, Gareth Edwards les soignait de sorte qu’elles étaient toutes dantesques, le bestiau était iconisé à fond et, même si on le voyait finalement assez peu, il impressionnait. Ici, non content de peu le voir, ses rares apparitions sont aussi plates que le reste du film…
En fait, là où Edwards avait des idées de mise en scène, Wingard a l’idée de changer la couleur de sa crête… wahou… donc super, à défaut de se rappeler d’une scène ou d’un plan, on se rappellera ce Godzilla pour son mode Barbie…
Probablement d’ailleurs le seul truc de ce film dont je me rappellerai dans trois jours… avec peut-être la scène du QG des méchants singes, qui est à peu près la seule du film qui m’ait sorti de ma léthargie…
Pour le reste, c’est comme le précédent volet : poubelle.
(non recyclable)