Le discours d’une mère
Le discours d’une mère 1974: Golda Meir, premier ministre d’Israël, comparaît devant une commission d’enquête sur son rôle durant la guerre du Kippour, une année plus tôt, où Syriens et surtout...
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le 7 sept. 2023
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Je m’attendais candidement à un biopic brillant (Helen Mirren tout de même !), à une pépite qui m’aurait permis de mettre en perspective ce qui se joue en ce moment au Moyen-Orient.
Ni déçu ni ravi, Jacob… mais un chouilla plus déçu que ravi, si tu veux mon opinion.
Avant de me lire, passez SVP chez Plume231 qui a écrit un long texte circonstancié — et même drôle dans l’agacement — … … mais qui loupe malheureusement l’essentiel.
Comme Pume231 le dit dans son dernier paragraphe, Golda est un "portrait".
Portrait d’une chef politique dans la tourmente pendant les quelque trois semaines que durèrent la guerre du Kippour (automne 1973).
Écrire que le film n’a « pas la moindre ligne directrice au-delà de son personnage principal » est pour le moins curieux, surtout après avoir rappelé trois lignes plus haut que c’est un portrait ! On suit jour après jour les décisions d’un Premier ministre dont le pays est attaqué et dont l’état (psychologique comme physique) est lié au drame en cours. Dans le genre ‘ligne directrice’, je ne sais pas ce qu’il lui faut à notre Proust666…
C’est même un portrait intime — sur le modèle de celui de Lady Diana dans Spencer— : scènes de solitude, gros plans, détails…
L’individu qui s’attendait à de la baston entre Feujs & Reubeux sur le plateau du Golan et le canal de Suède, il repassera.
je décooooooooooooooooonne >>> canal de Swaise
À travers Golda, le réalisateur israélien Guy Nattiv — d’où ?… d’Israël (je viens de le dire) — prend le parti de décrire le calvaire moral et physiologique d’une des principales figures de l’histoire de son pays.
Nattiv n’a que faire des combats avec les Syriens et les Égyptiens, ou, plus exactement, il préfère se contenter de les évoquer, de les montrer furtivement, de faire entendre la détresse des soldats au front.
Pas question de substituer l’action aux sentiments.
Puisque le projet est tout entier axé sur une personne, presque de façon clinique — une fois cela posé/compris, inutile de reprocher un manque de diversité dans les seconds rôles et leur profondeur —, ce qui prime, c’est bien l’impact de la guerre et des pertes humaines sur son héroïne, sur la personne qui envoie ses enfants au casse-pipe
Scène très émouvante avec la sténographe apprenant officiellement la mort de son fils
Hagiographique (surtout le sens où le sacrifice imprègne ce portrait), Golda ne s’affaisse pas pour autant dans le dithyrambe aveugle et niais.
Les tempêtes sous le crâne (enfumé) du Premier ministre hébreux se lèvent entre deux réunions, deux rendez-vous, deux décisions… qui sont autant de moments instructifs quant au jeu (géo)politique et même quant au cadre où il se déroule, aussi crucial soit-il (cf. notamment la scène de la cuisine avec le secrétaire d’État américain).
Même entourée et conseillée (par Moshe Dayan, Ariel Sharon…), solidement épaulée à l’international (Henry Kissinger), Golda Meir est seule.
« La solitude du pouvoir » nous dit-on souvent…
Voilà une œuvre cinématographique qui illustre bien ce à quoi elle peut ressembler.
J’eusse mis 6 ou 7/10 si les Sens Critiqueurs s’étaient montrés raisonnables dans leur notation. Je monte donc à 8 par… souci de justice.
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le 31 oct. 2023
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