Le discours d’une mère
Le discours d’une mère 1974: Golda Meir, premier ministre d’Israël, comparaît devant une commission d’enquête sur son rôle durant la guerre du Kippour, une année plus tôt, où Syriens et surtout...
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le 7 sept. 2023
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Une projection au goût très particulier... En effet, découvrir ce film aujourd’hui, six mois après sa sortie officielle outre-Atlantique (il y est sorti en août), procure une drôle de sensation. « Golda », outre un portrait à l’angle original et bien défini de la Première Ministre israélienne, nous plonge en immersion dans l’une des périodes de guerre les plus mémorables et tragiques de l’histoire du Proche-Orient : la guerre du Yom Kippour entre Israël et les états arabes voisins. C’était il y a cinquante ans, en octobre 1973, et le film sortait à point nommé pour le cinquantenaire de ce terrible évènement... Sans savoir que la réalité présente se ferait écho au passé et que le conflit israélo-palestinien allait reprendre de plus belle un mois après, pile à l’anniversaire de la guerre du Kippour. On regarde donc « Golda » de manière certainement différente que si on l’avait vu à sa sortie et avant que l’actualité ne remette tout cela au centre des préoccupations mondiales de nouveau. Mais il faut tenter de juger le film sans laisser transparaître un quelconque avis sur ce délicat et complexe sujet qu’est le conflit au Proche-Orient. Et ce biopic est une bonne surprise est un film très étonnant par bien des aspects si on met ces convictions personnelles de côté.
D’abord, il y a la composition monstre d’Helen Mirren. Ce genre de performance fortement oscarisable (d’ailleurs il est étonnant qu’elle ne se retrouve pas davantage nommée lors de cette saison des prix...) mais qui demande maquillage et mimétisme. L’actrice y est presque méconnaissable grâce à un grimage très réussi et elle se glisse dans l’enveloppe du rôle à la manière de l’Actors Studio de manière impressionnante. Entre l’addiction à la cigarette de Golda Meir (on se demande combien de clopes ont été consumées durant le tournage!), son cancer, ses doutes, le stress de la situation qu’on nous montre et ses convictions, elle nous fait tout ressentir avec le talent qu’on lui connaît et une puissance de jeu inébranlable ajoutant une nouvelle grosse performance à sa filmographie. Venant d’une actrice de sa trempe, qui cumule les compositions du genre donc, ce n’est guère étonnant mais cette interprétation sans fausse note mérite tout de même d’être soulignée. À ses côtés, les autres acteurs ont bien du mal à exister si ce n’est notre Camille Cottin nationale un peu mieux lotie.
Mais ce qui surprend le plus à la vision de « Golda » c’est sans conteste le traitement choisi. Loin d’un biopic conventionnel, le film se concentre sur ce petit mois de tension vers la fin de son règne politique, au pire des moments. De cette manière, on croque cette personnalité hors normes qui a beaucoup œuvré pour son peuple mais aussi pour la paix, sur certains aspects. C’est le portrait d’une femme usée qui a tout donné pour son peuple et veut marquer l’Histoire de son empreinte. En résulte, une œuvre sous extrême tension faite de négociations, de géopolitique et de folie guerrière. On est au cœur du centre décisionnaire de l’époque concernant ce conflit. Le cinéaste Guy Nattiv filme presque cela comme un film d’horreur avec bande sonore oppressante (et étonnante) ainsi qu’un rythme soutenu en continu et des plans qui lorgnent parfois vraiment vers le film de genre. Ce qui donne à ce long-métrage surprenant, un cachet et une identité unique non dénuée de sens, presque anxiogène. Tout y est sombre, étouffant et nous met à rude épreuve. Après il faut avouer que la symbolique finale est un peu maladroite et que pour toute personne peu au fait du conflit au Proche-Orient, cela pourra paraître ténu mais sinon c’est une bonne surprise qui mérite d’être vue, surtout vu le climat actuel quand bien même il y a un point de vue qu’on peut ne pas partager.
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Créée
le 24 févr. 2024
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