Golden eighties, c'est un peu un film de Jacques Demy dont on aurait extrait tout le romantisme et l'enchantement. En soi l'idée était alléchante (dynamiter les conventions et révéler la réalité nue par l'artifice, en tout cas c'est comme ça que je l'ai perçu) et d'ailleurs je me réjouissais de le découvrir.
L'action entière se passe dans un centre commercial, premier indice du prosaïsme qui nous attendra. Ici, la réalité est nue, à peine camouflée par des chansons aux paroles volontairement simplistes. Par exemple celle qui tient le bar lit les lettres de son mari parti au loin pour s'enrichir, et rêve en lisant ses lettres, qu'elle lit comme si elles étaient pleines d'aventure et de sentiment, alors qu'elles sont on ne peut plus prosaïques.
Concernant les chansons, les paroles choisies par Akerman elle-même, sont par ailleurs assez discutables. Le chœur d'hommes ponctuant l'intrigue façon chœur antique offre de bonnes musiques bien chantées, mais que gâchent les paroles ridicules. Je suppose que c'était le propos, mais je n'y ai pas adhéré.
Dans l'ensemble, on ne peut pas dire que j'ai détesté, mais j'aurais voulu l'aimer vraiment et j'ai eu un peu de mal. Le regarder encore, se laisser une nouvelle chance d'entrer dedans? Peut-être un jour.