Voilà le film de la saga qui va le plus asseoir la renommée mondiale de l’agent au double zéro. Le méchant, rapidement et clairement identifié, est un des plus savoureux de ceux qui vont affronter Bond. Remarquablement campé par Gert Froebe (première « star » à jouer l’opposant à 007), Goldfinger est un magnat de l’or qui veut mettre à mal l’économie mondiale.
Le film, assez fidèlement adapté du roman, est mené sur un rythme frénétique, et malgré quelques facilités, se laisse largement regardé. Il est rempli d’images parmi les plus marquantes de la mythologie bondienne : la victime recouverte d’or dès le début du film, le bras droit du méchant plus inquiétant que le méchant lui-même (ici, Oddjob et son chapeau à bords tranchants), l’apparition des premiers vrais gadgets estampillés « Q », et enfin l’Aston Martin DB5 avec son cocktail de joujoux plus perfectionnés les uns que les autres. S’écartant des réalités géopolitiques, il va aller sur un registre BD avec humour et punchlines, ce qui deviendra la marque des James Bond suivants.
Pussy Galore (magnifique Honor Blackman, en provenance de CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR), assistante lesbienne (encore…) de GOLDFINGER, est une des James Bond Girls avec le plus de profondeur de toutes la série. D’ailleurs, notre cher agent va clairement lui faire retourner son orientation sexuelle.
La prise d’assaut de Fort Knox est un morceau de bravoure magnifiquement mis en scène et au rythme soutenu.
Reste un gros bémol : la fin. La manière de mourir de GOLDFINGER est très vite expédiée et confine au ridicule. Comme un gros soufflé arrivé à son apogée qui redescend trop vite.
Et bien sûr, comment ne pas parler de la chanson titre, une des plus célèbres de la saga, interprétée par Shirley Bassey, qui allie le glamour et la dureté.