Troisième film de la série des James Bond, ce Goldfinger ne présente pas plus d’intérêt que les deux précédents, si ce n’est une action un peu plus accrue, et des trouvailles plus fantasques que d'ordinaire (la marque de fabrique de la franchise, je crois) comme le fameux chapeau de Oddjob, ou encore le siège éjectable de l’automobile.
Au niveau de l’histoire, il faut avouer que les scénaristes ne se sont pas décarcassé le cerveau. James Bond tente d’arrêter un riche industriel dans son entreprise de mainmise sur le marché mondial de l’or. Il passera une bonne partie du film capturé par ce dernier et essayant de le neutraliser depuis cette position inconfortable. Pas de quoi crier au génie.
J’ai surtout relevé l’apothéose du sexisme du cinéma des années 60 dans la scène la plus désolante de la franchise (enfin j’espère qu’il n’y a pas pire ailleurs), lorsque Pussy refuse les avances de ce lourdingue de Bond, qui semble apprendre au public par son comportement inadapté que lorsqu’une femme vous dit non, et cela à plusieurs reprises, en réalité elle vous dit oui. Ainsi, on assiste, ni plus ni moins, à une scène de viol. La jeune femme non consentante est bloquée par son étreinte, Bond la jette par terre violemment et vient l’écraser de son poids pour l’empêcher de fuir, et ensuite il l’agresse sexuellement, comme si tout cela était bien normal… génial comme message! C'est bien sur le genre de scène qui me désole, et qui aura bien du mal à se justifier depuis notre époque. Je crois même qu'il s'agit du genre de chose qui à contribuer à l’apprentissage du sexisme des ravagés du bulbe du siècle dernier nourris au cinéma américain. Bref, vous avez compris, je trouve cette scène déplorable, pour l’image de la femme, de l’homme et du cinéma tout entier…
Il faut dire que j’ai un sérieux problème avec ce connard de Bond, qui est au cinéma ce que les siffleurs sont au métro parisien. Un gros lourd, bien salace, qui se croit irrésistible en plus le con... Je n’aime pas ce personnage pour son rapport méprisable avec les femmes. Je crois que le cinéma a déjà présenté des dandys séducteurs beaucoup plus subtils et intéressants que ce pauvre Bond, caricature grossière du macho dégueulasse. Par ailleurs, je ne sais pas si c’est parce que je fais l’amalgame, mais je commence à ne plus apprécier Sean Connery. Je n’avais aucun avis particulier sur lui avant de voir ces trois premiers Bond, mais maintenant il commence à me sortir par les yeux. Son jeu, en tant que James Bond, est usé, usant, et affreusement superficiel. Je le préfère largement dans d’autres films.
En ce qui concerne les autres aspects du film : les effets spéciaux ne sont pas très aboutis, notamment les courses poursuites en accéléré. L’action, lors des bagarres, n’est pas crédible. Le fait que Bond soit toujours impeccablement coiffé, en toutes circonstances, ajoute à l’absurde. La musique est insupportable, elle gueule tout le temps et ne fait l’effort d’aucune variété ou même de nuances. Les répliques ringardes auront fini de m’achever dans ce troisième film. C’est pour moi comme une vieille blague qui ne fonctionne plus à force de l’avoir entendu (alors même que je n’avais encore jamais vu ce film).
Bref, il y a tellement d’autres choses que j’aimerais dire sur ce film navrant, mais je préfère m’arrêter là, en précisant tout de même, que si l’œuvre ne m’a pas convaincu, je considère que le spectacle se laisse admirer avec paresse, et on peut même y trouver un certain plaisir inavouable.