Film de bon élève

C'est une belle machine, une mécanique complexe et stylée, assemblage de rouages, durites et pistons composés des matériaux les plus performants, de l'horlogerie de précision, subtilement huilée, dont le doux ronronnement procure de saines sensations.

Propre et parfait, construit sur un scénario clair, net et précis, brouillant les cartes comme il le faut, mêlant l'intime et le collectif dans d'harmonieuses proportions, portrait d'une Amérique hystérique et d'un couple psychotique, Gone girl est un exercice de style haut de gamme.

On ne s'ennuie pas. On apprécie l'intrigue et ses revirements, l'énorme twist presque final, la fin glaçante, la musique de l'habituel duo Renzor/Ross, le savoir-faire d'un cinéaste qui connaît son métier.

Bref, c'est impeccable et propre, sans faux plis, sans faux pas, sans faux col. L'interprétation est juste, des premiers aux seconds rôles, avec une mention spéciale pour Rosamund Pike, aussi belle que flippante. Ben Affleck incarne parfaitement l'américain typique. Sa tête prend de plus en plus la forme d'un carré parfait. Tout est carré, d'ailleurs, même sa coupe de cheveux.

De la belle ouvrage qui manque de sueur, mais de la belle ouvrage quand même. Fincher est un bon élève.