Un film pour tous les jeunes mariés

Après Millenium, David Fincher nous offre une nouvelle adaptation sur grand écran d'un best seller mondial. N'y allons pas par quatre chemins : c'est à nouveau une réussite.

Partant d'un pitch de départ très simple (Nick Dunne a-t-il tué sa femme?), le réalisateur parvient à nous livrer un film à la mise en scène très aboutie. Ici, pas de retournements de situations improbables, pas de twists de folies toutes les deux minutes (mis à part un dernier tiers assez inattendu), juste un récit mené avec brio de bout en bout. La force du film réside vraiment dans la sobriété du récit et de sa mise en scène, toujours très percutante et soutenue par une BO au poil.
Le film démarre assez lentement, mais monte vite en puissance au fur et à mesure que l'étau se resserre sur Nick Dunne, et malgré quelques longueurs (le film dure 2H30), on est jamais perdus dans l'intrigue, qui se déroule de manière fluide avec juste ce qu'il faut de petits rebondissements.

Si le film aborde pas mal de sujets (notamment la "peopolisation" des faits divers, c'est avant tout un portrait au vitriol du mariage et de la vie de couple (on se reconnaîtra souvent tristement dans certaines séquences). Un cynisme général parfois glaçant, et parfaitement incarné par une Rosamund Pike extrêmement convaincante dans son rôle d'épouse timbrée. Ce qui est moins le cas pour Ben Affleck, toujours aussi peu expressif et monocorde dans son jeu d'acteur, même si pour le coup, cela colle plutôt bien au personnage de Nick, un mari pas vraiment modèle et surtout dépassé par les événements.

Côté reproches, on déplorera un manque de développement en ce qui concerne la défense de Nick, et un dernier quart du film un peu vite expédié. Quoi qu'il en soit, on en sort tout retourné. Simple en aspect mais profond en vérité, "Gone girl" joue avec le spectateur, en usant du paraître pour lui faire croire des choses qui se révéleront finalement fausses. Un peu comme dans un couple, au fond.