Andrew Niccol revient d'entre les morts pour faire partager à son public le quotidien d'un pilote qui se retrouve à jouer au jeu vidéo.


Le postulat de départ a de quoi faire sourire mais dans la guerre telle qu'elle nous est montrée ici, la victime est un personnage sur un écran et l'exécutant a un joystick entre les mains.


Le discours du chef de la section incarné par Bruce Greenwood l'explique très bien à ses nouvelles recrues. Elles sont douées pour les JV mais ici, on tue pour de vrai !


En toute honnêteté, je me méfiais de cet opus. Le réalisateur de Gattaca m'avait déçue quant à ses derniers films. Où étaient passées son inventivité et son audace ?


Le fait qu'il retrouve son acteur porte bonheur Ethan Hawke a fait que je me suis décidée à aller le voir. Rawi manquer un film avec Ethan en salle ? Il faut qu'il sorte en DTV pour que ça arrive !


J'en arrive donc au film :


Je prends mon billet avec un peu voire beaucoup d'appréhension.
Depuis sa sélection à Venise et ailleurs j'entends tout et son contraire à propos de ce métrage donc j'étais très angoissée en rentrant dans la salle.


Ethan et son excellente performance d'oiseau blessé, à qui on a coupé les ailes mis à part, j'ai été très convaincue par le traitement du sujet, la mise en scène qui rend le film passionnant. L'intensité est très présente tout au long du film malgré le manque d'action pure.


C'est un film psychologique qui sort des sentiers battus. Le spectateur partage les états d'âme, la souffrance et les errances du commandant Egan qui doit se conformer à des ordres qu'il réprouve mais qui résiste à la déshumanisation comme il peut.


Comme à son habitude Ethan ne choisit pas des projets conventionnels. Déjà son précédent film de guerre Midnight clear n'avait rien de commun et laissait la part belle à la psychologie des combattants.


A nouveau ici, il incarne un personnage qui ne comprend pas son rôle dans cette guerre à distance.
Tuer des gens sans leur faire face crée un fossé entre les militaires qui ont un passé actif et les nouvelles recrues qui voient comme un sacré avantage de rentrer à la maison après une mission dont ils ne semblent pas trop appréhender la portée.


La guerre comme questionnement moral ?


Good Kill est un film qui donne à penser et à réfléchir.

Rawi
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Andrew Niccol, Top critiques (films), Mes B.R. et Mes toiles de 2015

Créée

le 25 avr. 2015

Critique lue 1.7K fois

37 j'aime

10 commentaires

Rawi

Écrit par

Critique lue 1.7K fois

37
10

D'autres avis sur Good Kill

Good Kill
LaszloBenedek
2

Hors-sujet.

Hollywood ne finit décidément jamais de surprendre. Dernier rejeton d'une vague «critique» très active ces dernières années outre-Atlantique (Zero Dark Thirty, Green Zone), Good Kill est vendu comme...

le 13 août 2023

29 j'aime

8

Good Kill
de_cosa
5

"Good kill" : Andrew Niccol manque sa cible

Good Kill part d’une bonne idée, condition nécessaire mais apparemment pas suffisante pour réaliser un bon film. Louable était pourtant l’intention : représenter la «guerre contre la terreur» menée...

le 10 avr. 2015

25 j'aime

2

Good Kill
ChrisTophe31
7

Modern Warfare

Après Bienvenue à Gattaca et Lord of War, Andrew Niccol et Ethan Hawke signent avec Good Kill une troisième collaboration. Un récit qui nous entraîne sur le terrain de la guerre moderne avec...

le 12 mai 2016

16 j'aime

11

Du même critique

Bienvenue à Gattaca
Rawi
10

Critique de Bienvenue à Gattaca par Rawi

Un des meilleurs sinon le meilleur film d'anticipation existant. Scène d'ouverture, une des douches les plus hygiéniques jamais filmées. Des lambeaux de peaux, tombent dans le bac à douche les uns...

Par

le 31 oct. 2012

185 j'aime

23

Le Petit Prince
Rawi
9

Poésie initiatique

Cher Antoine, Quand j'ai fait la connaissance de votre petit Prince, je n'étais qu'une petite fille qui commençait ses découvertes littéraires. Bien sûr qu'à 7 ans, je n'ai pas tout compris. La...

Par

le 26 avr. 2016

133 j'aime

9

Under the Skin
Rawi
8

Poème érotique

Le film s'ouvre sur un oeil, un regard qui se forme, une langue qui se prononce maladroitement. Fond noir ! L'intérêt majeur de cette adaptation est son ACTRICE principale. A la fois très connue,...

Par

le 4 juil. 2014

130 j'aime

33