Hors-sujet.
Hollywood ne finit décidément jamais de surprendre. Dernier rejeton d'une vague «critique» très active ces dernières années outre-Atlantique (Zero Dark Thirty, Green Zone), Good Kill est vendu comme...
Par
le 13 août 2023
29 j'aime
8
L'année dernière j'étais tombé tout à fait par hasard sur Predestination. A ma grande chance ! J'avais trouvé le film plein de bonnes idées, recherché et d'une rare intelligence avec cette boucle infini.
Avec Good Kill, Ethan Hawke a de nouveau fait un choix plus qu'intelligent, il est allé sur un terrain que j'adore.Tout ces films qui viennent titiller la condition humaine en temps de guerre trouvent toujours avec moi un public qui apprécie.
Good Kill a se petit truc en plus qui le place parmi ces films qui frappent. Avec une réalisation très classique mais une immersion, une ambiance fermé, qui fait explosée le tensiomètre. Cette petite boite de métal perdue en plein désert à quelques encablures de Las Vegas...quelle ironie. La ville de l'argent, de la folie et l'exubérance accueille une fonction où la concentration est la première des qualités. Cette petite boite qui donne la mort représente un monde à part.
Cette caisse de métal est donc une forme de maison pour ce groupe qui pilote un drone, qui, à 10.000 kilomètres, donne la mort aux "méchants" qui sont une "menace imminente" pour les "américains innocentes". Le commandant Tom Ergan est l'un des meilleurs, "Les ordres sont les ordres", il en est persuadé : sa mission est la bonne. Mais avec le temps, avec les images qu'il peut voir dans son écran, le bonhomme se questionne : Suis-je vraiment un artisan de la paix ?
L'élément révélateur : cette femme afghane, innocente se faisant violer de manière régulière par un taliban, de son drône il ne peut rien. Mais c'est aussi les ordres ahurrisant de Langley pour qui les enfants, les femmes et les croyants ne sont que des "dommages collatéraux". Mais Pour Tom Ergan, ce sont les ordres, alors il tire à l'aide de sa copilote (Zoe Kravitz, qui est d'ailleurs surprenante dans ce rôle !) mais on le sent : c'est psychologiquement insoutenable.
Le film questionne alors l'insoutenable position de donner la mort à distance, comme le dit le supérieur d'ailleurs : oui, on se croit un peu dans un jeu vidéo, mais là quand on tire, c'est pas un pixel qui quitte ce monde, c'est un humain. La guerre est la guerre, mais l'homme à ses limites, il se questionne. La dernière mission achève Tom Ergan dans ces certitutes, ce boulot n'est pas le sien, lui est un pilote de F-16 pas d'un drone assassin. Alors, il fait ce qu'aucun n'a osé fait, il reprend le contrôle de la machine de guerre et sauve des vies (ces camarades soldats et des innocent). Insignifiant peut-être mais le message est grand et prend une portée gigantesque.
Quelle scène magnifique et pourtant si banal quand un groupe de 6 hommes lui demande de surveiller la zone pour un simple moment de sommeil. Quelle scène surréaliste quand un soldat marche sur une mine et que son collège vient lui jacter à l'oreille "Tire ! Tire sur quelque chose"...Mais tirer sur quoi ? Sur des innocents en signe de représailles, pour faire "un suivie".
Good Kill fait partie des ces films intelligent qui me comble rapidement. 1h40 de pleine maitrise avec un Ethan Hawke grandissime accompagné d'un casting de très bonne facture. Oui, Good Kill est un film important, qui porte, qui questionne un tas de sujet, qui vient titiller notre condition humaine et notre vision d'un monde si riche et si violent.
Il fait partie de ces films qui proposent une critique intelligente des dérives d'une guerre injuste et démesurée. Sans charger bêtement et méchamment un pays qui s'est engagé dans une guerre qu'il savait perdue d'avance. Mais plutôt en montrant les difficultés psychologiques que cela engendre, les dégats "collatéraux" qu'une arme aussi vicieuse que le drone peut faire mais aussi les vies qu'une arme pourrait et devrait sauver. Ce n'est pas en tuant un méchant pour dix civils que le monde changera mais bien en sauvant un civil, qui, un jour, surpassera ce sentiment de haine meurtrière qu'engendre ces "dommages collatéraux".
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Club FTF (Fourre Tout Films), 2015 dans vos Gaumont/UGC/MK2 & autres modes de diffusions, [2015] Vous connaissez ce genre de liste où le mec met tous les films qu'il a vu cette année, ici c'est la même chose sauf que c'est Miss Stewart en couverture, Les meilleurs films de 2015 et Les meilleurs films avec Ethan Hawke
Créée
le 1 mai 2015
Critique lue 391 fois
3 j'aime
1 commentaire
D'autres avis sur Good Kill
Hollywood ne finit décidément jamais de surprendre. Dernier rejeton d'une vague «critique» très active ces dernières années outre-Atlantique (Zero Dark Thirty, Green Zone), Good Kill est vendu comme...
Par
le 13 août 2023
29 j'aime
8
Good Kill part d’une bonne idée, condition nécessaire mais apparemment pas suffisante pour réaliser un bon film. Louable était pourtant l’intention : représenter la «guerre contre la terreur» menée...
Par
le 10 avr. 2015
25 j'aime
2
Après Bienvenue à Gattaca et Lord of War, Andrew Niccol et Ethan Hawke signent avec Good Kill une troisième collaboration. Un récit qui nous entraîne sur le terrain de la guerre moderne avec...
Par
le 12 mai 2016
16 j'aime
11
Du même critique
France, 1917, une prairie. Première respiration et premier mouvement de caméra. A partir de maintenant et pendant presque 2h, cette caméra ne s’arrêtera plus de tourner, de monter, de descendre,...
Par
le 8 janv. 2020
98 j'aime
7
ALLEZ-Y ! ALLEZ-Y !!!!!!! Pourtant, je pense qu'on a été beaucoup à se dire que "non, nous n'irons pas voir le film de Kheiron". Et pourtant... Ce n'est pas le film avec les meilleurs acteurs, ce...
Par
le 8 nov. 2015
93 j'aime
5
Sicario c'est surement l'histoire d'une grosse attente et aussi d'un sentiment partagé lorsque l'écran s'est éteint. Partagé, très partagé même sur le coup. Sicario était plein de promesses, doté...
Par
le 26 oct. 2015
68 j'aime
7