Hors-sujet.
Hollywood ne finit décidément jamais de surprendre. Dernier rejeton d'une vague «critique» très active ces dernières années outre-Atlantique (Zero Dark Thirty, Green Zone), Good Kill est vendu comme...
Par
le 13 août 2023
29 j'aime
8
Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
Plus tôt dans l'année Tim Burton nous proposait un film sur l'art sans art. Et se plantait royalement.
Andrew Niccol quant à lui réussit le pari osé de présenter au spectateurs un film sur la guerre... sans guerre !
Là où Burton échouait, c'était en se contentant de montrer, de la manière la plus insipide possible.
Niccol dans ce film interroge, questionne la guerre, ses règles, le soldat, ses désirs, son identité.
Incarné par un Ethan Hawke excellent, tout en retenue, le soldat est ici torturé, bouleversé par le rôle nouveau de la guerre. Celle-ci ne se fait plus sur le terrain, mais depuis son pays, bien à l'abri derrière des écrans et des tableaux de contrôle.
Se tenant à la règle qu'il s'est imposé, jamais le film ne sortira de sa routine, du quotidien de son protagoniste. Doublement enfermé, par sa vie morose (cette vie morose et répétitive, on la sentira bien - et même trop bien - par un scénario qui tourne vite en rond, ne proposant qu'une alternance entre boulot, Vegas et famille, qui ennuie rapidement, desservant la puissance du film) et par ce bungalow qui lui sert de champ de bataille, le soldat frustré perd tout petit à petit, bouffé par ses désirs de "vrai combat" et sa culpabilité.
Celle de tuer des innocents, pour ne pas prendre de risque de laisser un terroriste en vie.
Là est le questionnement majeur du film. Sans jamais sombrer dans le politique ou le polémique, le film s'y frotte pourtant dangereusement, par une prise de position un peu grosse et facile. Mais laisse pourtant, et ce avec finesse, la parole aux autres, ceux dont l'avis est inadmissible, mais qui pourtant ont dans leurs mains des arguments qui se tiennent. Jamais un parti ne prendra le dessus, tous les arguments auront la même portée dans le film.
Prenant des risques en s'engageant a certains moments dans un antimilitarisme et un antipatriotisme américain surprenant (mais plaisant, on évite au moins "American Sniper") le film réconcilie tout le monde dans un final juste en tous points, montrant avec finesse que, malgré la politique des drones, on peut effectuer une guerre juste, prouvant la nécessité et la force de l'armée.
En représentant de ces soldats frustrés, Ethan Hawke est brillant, sous la caméra d'un Niccol qui, à de nombreuses reprises, multiplie les parallèles ingénieux entre les quartiers artificiels de Las Vegas et les villes afghannes, par des prises de vue aériennes tout sauf anodines.
Riche en sens et en interrogations ce film propose avec une économie de moyen plaisante un point de vue original et interressant sur la guerre.
Une vrai réussite.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2015, Les meilleurs films sur les guerres d'Irak et d'Afghanistan et Les meilleurs films avec Ethan Hawke
Créée
le 24 avr. 2015
Critique lue 323 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Good Kill
Hollywood ne finit décidément jamais de surprendre. Dernier rejeton d'une vague «critique» très active ces dernières années outre-Atlantique (Zero Dark Thirty, Green Zone), Good Kill est vendu comme...
Par
le 13 août 2023
29 j'aime
8
Good Kill part d’une bonne idée, condition nécessaire mais apparemment pas suffisante pour réaliser un bon film. Louable était pourtant l’intention : représenter la «guerre contre la terreur» menée...
Par
le 10 avr. 2015
25 j'aime
2
Après Bienvenue à Gattaca et Lord of War, Andrew Niccol et Ethan Hawke signent avec Good Kill une troisième collaboration. Un récit qui nous entraîne sur le terrain de la guerre moderne avec...
Par
le 12 mai 2016
16 j'aime
11
Du même critique
Il y a au départ la petite histoire qui donne son origine cocasse au film : la rencontre, tumultueuse pour le moins, de François Ruffin avec Sarah Saldmann, chroniqueuse sans grande finesse du...
le 2 oct. 2024
26 j'aime
La Nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé est probablement l'œuvre la plus dure et la plus mure de Xavier Dolan, construite comme une compilation presque étouffante de tous ses thèmes, de toutes...
le 21 févr. 2023
19 j'aime
2
Film emblématique d'une génération, The Blues Brothers n'a pas réussi à me convaincre. En tous cas pas totalement. Certes je n'ai pas passé un mauvais moment, j'ai même ri franchement à certains...
le 29 déc. 2015
18 j'aime