Bien sûr qu'il n'y a pas de scénario grandiose. Est-ce que le rock'n'roll a besoin d'être scénarisé ? En fait, je m'en fous. Ce que j'aime dans ce film c'est l'esprit.
L'esprit du rock'n'roll.
Ce film retrace assez bien le courage, voir l'impertinence de la jeunesse, ô combien sclérosée, de cette Angleterre puritaine. La France n'était pas mieux, sans parler des Etats-Unis.
C'est un film qui rend hommage aux pionniers de la radio libre : libre dans ces manières, libre dans son ton, libre dans sa musique.
Je rapelle pour les plus jeunes qu'il faudra attendre les 80's pour parler de radio FM en France et il faut savoir qu'avant Mitterand, les radios libres émettaient en pirates.
En fait j'ai ressenti une vibration en voyant ce film : d'abord la BO très intéressante qui évite les clichés, sans omettre les standards qui ont marqué cette époque et que l'on écoute encore aujourd'hui.
Ensuite une bouffée de fraicheur.
Car la grande question que pose ce film est intemporelle : où commence et où finit la liberté culturelle et d'expression de chacun ? Et bien elle commence et s'arrête là où le pouvoir l'a décidé.
Il suffit juste d'écouter aujourd'hui ce que diffusent nos radios nationales et FM.
Il suffit de regarder ce que proposent nos chaines de télévision en matière de musique.
C'est une misère.
Alors peut-être que ce film est un poncif, une suite de personnages stéréotypés mais il s'agit avant tout d'un film.
Car notre réalité est tout autre : bien plus ringarde et dangereuse parce qu'elle elle diffuse de l'inculture, de la fermeture d'esprit sans aucune réaction des pouvoirs publics.
Ce qui m'amène à penser que la vrai liberté est clandestine et que c'est dans la clandestiné que naissent les grands révolutions culturelles.