Les films sur les animateurs de radio sont toujours énergiques et plein de bonne humeur, j'en veux pour preuve "Good Morning England" (oui, je sais, rien que dans le titre le parallèle est facile). Mais ici, le film est original dans le fait qu'il jongle toujours entre drame et comédie.
D'ailleurs, cela ne rendrait pas bien à l'écran sans le déjà regretté Robin Williams, réellement talentueux et qui me fait un peu penser à Woody Harrelson dans ses personnages un peu dépressifs mais très humanistes.
L'humanisme, c'est d'ailleurs ce qui caractérise ce film traitant d'un sujet dur et relativement tabou aux États-Unis : la guerre du Vietnam. Pas de parti pris ici, les viets ont leurs gentils, les yankees leurs méchants mais rien n'est tout blanc ou tout noir.
On sent à travers chaque plan sur un vietnamien que le réalisateur aime ce pays et ces habitants. On ressent une certaine vérité quand on voit ces gens et on est convaincu que si l'on allait au Vietnam, on retrouverait ce même type de gens et ces mêmes comportements. De ce côté là, c'est réellement impressionnant.
Mais ce que j'ai le plus apprécié dans ce film, c'est cet humour corrosif et assez cynique, tant durant les émissions de radios que lors des confrontations avec les autorités militaires et la censure. Ce film fourmille en effet de dizaines et de dizaines de répliques géniales voire jouissives et je n'ai pu toutes les retenir mais j'ai ri de bon cœur aux pitreries de cet animateur radio ou des bides de ceux s'essayant à cet art.
Ces personnages sont donc un délice et méritent que l'on s'y attache, tout autant qu'aux acteurs qui les campent avec brio.
Voilà ce que j'avais à dire sur ce magnifique film dont le mot qui le résumera peut-être le mieux est "réalisme".