Est-ce possible de créer du comique à partir d'une guerre si marquante que celle du Vietnam? Pari risqué et pourtant réussi dans les années 80 lorsque le réalisateur de Rain Man, Barry Levinson sortait au cinéma Good Morning Vietnam. Pure critique de la censure, pur one man show, cette comédie portée par un Robin Williams à fond dans son rôle va vous apporter joie et fou rire. Retour sur un film culte...
One man show à la Robin Williams
Avouez le, vous avez tous au moins une fois dans votre vie imité Robin Williams lorsqu'il ouvrait son émission en plaçant son célèbre "Gooooood Mornniiiing Vietnam:"? Basé sur la véritable expérience du vrai disc Jockey Adrian Cronauer, Good Morning Vietnam, habillé de son manteau rock'n'roll aura marqué les esprits vers la fin des années 80. Premier film montrant la vie du peuple Vietnamien, Good Morning Vietnam, ça ne sera pas que rires aux éclats. En voila de la comédie bien dosée évitant au spectateur d’étouffer ou bailler aux corneilles passées la première heure. Certains passages, certaines images seront dures. Pas question pour autant de voir des explosions, corps en charpies, combats et soldats mitraillant tout ce qui est asiatique.
Cependant, ça reste l'horreur de la guerre dans toute sa splendeur. Manifestations, attentats, interventions militaires, conditions de vie épouvantables pour les civils Vietnamien, tout y est avec Robin Williams, prit au milieu, tentant de faire ce pour quoi on l’a recruté, gardant la tête haute jusqu’au bout malgré le climat souvent hostile. Enfin on nous montre que les Vietnamiens ne sont pas tous des tueurs sanguinaires sauvages sans aucune morale.
En nous plongeant dans le quotidien de la vie des civils, le réalisateur trouve là l’occasion de les humaniser, tout en dénonçant clairement l’absurdité de la guerre et ces conséquences désastreuses.
• Ne jamais se séparer d’un jeune Forest Whitaker joyeux du début jusqu’à la fin tout nous montrant le vrai sens de l’amitié,
• Se foutre de la tronche du lieutenant Hauk qui ne sait pas ce que sait l’humour sarcastique,
• Tenir tête au Sgt. Major Phillip Dickerson ne supportant pas son humour,
• Boire un verre au bar de Jimmy Wah, gérant un peu efféminé mais très jovial,
• Enseigner l’argot aux vietnamiens en se faisant passer pour un prof d’Anglais,
• Découvrir la culture locale,
• Copiner avec le jeune frère de la femme dont il est tombé raide amoureux, notre Robin aux bras plus poilus qu’un être humain normal ne compte pas vous faire dormir.
A coté de ça, une petite romance naïve et mignonne, quelques tensions entre le personnage principal et ses supérieurs « coincés du popotin » à propos de ce qu'on a le droit et pas le droit de dire à la radio, et bien entendu, le rire communicatif de Robin Williams. Oui, l'acteur ne s'arrête jamais de parler, de vanner, de hurler au micro. Pourtant, les gags et répliques sont recherchés. Jamais on ne trouvera plus recherché que les blagues à la Robin Williams, jamais on ne lorgnera vers les dialogues inutiles. Quant à la dernière demi-heure, elle en surprendra plus d’un.
Et qui a donné à quiconque l’autorisation de programmer de la musique
moderne ?
Drôle tout en ayant une touche dramatique
La vraie comédie, c’est bien entendu lorsque Robin Williams enfile son casque et parle au micro pour animer la radio des forces armées. Là, on voit à quel point l’humoriste nouvellement acteur est hilarant. Improvisation, improvisation et encore improvisation, l’acteur change de voix, fait des jeux de mots, imite des personnalités, balance des blagues originales, raconte le Vietnam d’un point de vue typiquement américain, tourne en dérision l’intelligence militaire et vire cette horreur de musique molle pour du pur rock à la Elvis.
Robin, plus culotté que jamais, dit tout haut ce que les autres pensent tout bas mais d’une manière comique. L’acteur, tout comme lorsqu’il était sur scène, il se nourrit du rire des gens et de leurs réactions. Il suffit qu’il y en est un qui se marre pour que ça incite l’acteur à continuer sur sa lancée et si ce n’est pas le cas, il persévère jusqu’à temps que ça arrive.
Impossible pour lui de s’arrêter en chemin, une vraie pile électrique transmettant sa joie de vivre à tous et à toutes. Contrairement à de grandes marques, la pile Robin Williams, elle ne se fatigue jamais. Ne nous prenons pas toujours au sérieux, le rire : la meilleure des façons pour contrer la morosité et la peur. En parallèle, notre héros va comprendre tout le bien qu’il procure à ces soldats qui pour certains, ne reviendront jamais chez eux. La guerre est dure. Mais est-ce une nouveauté ?
Y a des choses à bouffer qui donnent pas la diarrhée ici ?
Au final, rire constant, aucun temps morts, une histoire captivante, une belle leçon de vie, des acteurs sensationnels à l’interprétation naturelle, un Robin Williams parfait et sincère, Good Morning Vietnam, l'un des seuls films sur la guerre arrivant à faire rire autant qu'il arrive à choquer. De plus, grâce à sa philosophie et au message pacifique transmit par son interprète principal, cette comédie va plus loin que la comédie de base que l'on voit aussi vite qu'on l'oublie. Magnifique critique de la censure, une œuvre remontant le moral, le tout, saupoudrer d'une musique rock'n'roll donnant envie de danser. Une ode à la fraternité, une ode à l’humanité. Culte!