Good One
6.5
Good One

Film de India Donaldson (2024)

Sam (c'est une fille), 17 ans, accompagne son père Chris pour un week-end dans la région des montagnes Catskills (faites une recherche google images pour avoir un aperçu de la beauté de l'endroit) de l'Etat de New York. Ils passent prendre Matt, l'ami de Chris. Son fils devait se joindre à eux mais à la dernière minute le garçon pique une crise d'ado et ne participe pas. Sam se retrouve donc seule avec les deux hommes. On sent dès leur arrivée sur place que ces randonneurs sont habitués à ce genre d'escapade en pleine nature. Rien ne les rebute, ni le froid, ni l'humidité, ni la tambouille approximative et tous les gestes pour installer et démonter le campement s'effectuent sans un mot et sans le moindre embarras. Chacun sait ce qu'il a à faire et le fait. La parole est rare et parfois le trio s'arrête de marcher pour contempler.

De l'autre côté de l'écran, on peut presque ressentir le froid et l'humidité et j'ai trouvé le film, malgré son calme, étrange et dérangeant. A tout moment, le danger semble rôder et la menace aussi, notamment lorsque trois loustics s'installent juste à côté du campement alors que la place ne manque pas partout ailleurs... Avec simplicité la réalisatrice filme un huis clos en pleine nature et installe entre Sam, son père et son ami une sorte de mutisme entrecoupé parfois de dialogues où sont évoquées quelques questions existentielles. Il faut dire que Matt est en instance de divorce et vit mal ce moment. Lorsque surgit le point de bascule, tout comme Sam, on reste médusé, abasourdi, encore une fois, comme eux, sans voix. Sagit-il d'un écart de langage, d'une parole maladroite, d'un dérapage ou faut-il prendre très au sérieux ce que Matt dit à Sam en l'absence de Chris ? Dès lors, à partir de ce moment, l'escapade n'a plus rien de bucolique et contemplatif. Tout devient sombre même si on est sûr de rien et le malaise plus que jamais recouvre tout et scelle la solitude de Sam face aux adultes, face aux hommes et à la réaction insensée, incompréhensible de son père...

Mystérieux je vous dis, comme le titre que je n'ai pas compris.

LaRouteDuCinema
7
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le 21 nov. 2024

Critique lue 32 fois

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