"Gosford Park" s'inscrit clairement dans la lignée des films choraux (et acides) de Robert Altman comme "Nashville", "Un Mariage" ou "Short Cuts", et réussit la transplantation de la forme (classique) altmanienne dans la bonne société anglaise de l'entre-deux guerres. Néanmoins, même si l'on est souvent séduit par l'élégance de la réalisation - la liberté et la souplesse de la caméra, qui crée de la circulation et du mouvement dans cet univers réglementé -, et surtout par une fin justement émouvante (la dernière partie, portée par des acteurs en état de grâce, rachète presque le film, et l'émotion qu'elle distille est une vraie nouveauté chez Altman), le dispositif et son systématisme étouffant finisse par faire de "Gosford Park" un film par trop prévisible. Au final, "Gosford Park" n'est certainement pas le chef d’œuvre acclamé par beaucoup de critiques... [Critique écrite en 2002]