Bien avant la sortie du Tombeau des Lucioles, Isao Takahata a réalisé une œuvre d'une bien moins grande ambition mais peut-être plus intéressante : Goshu le violoncelliste.
Le récit est d'une extrême simplicité : Goshu, un jeune musicien, joue au sein d'orchestre mais n'est clairement pas au niveau en raison de son immaturité et son manque d'investissement. La représentation approche et son chef d'orchestre lui met de plus en plus la pression. Une fois rentré de la répétition, Goshu décide de continuer de s'entraîner pour ne pas décevoir son maître mais notre héros est continuellement interrompu par des animaux divers et variés qui viennent lui demander un service.
Le gros point fort de ce film d'animation, en plus de la musique de Ludwig van Beethoven qui accompagne l'intégralité de l'action, c'est la qualité des graphismes. Le soin apporté aux paysages et la qualité de l'animation dans sa globalité offrent au récit une dimension poétique très agréable. L'ouverture du film ou encore les scènes de transition reflètent parfaitement le souci de la perfection qui anime le réalisateur.
La scène de la représentation dans le cinéma avec la chasse à la souris dans la salle pendant qu'est projeté un dessin animé à la Tom & Jerry est particulièrement bien construite et démontre que Isao Takahata sait parfaitement mettre en scène ses films.
Pourtant, ce long-métrage d'animation, malgré sa durée assez courte (à peine plus d'une heure), souffre de nombreuses longueurs et la mièvrerie qui découle de la majorité des dialogues sortent quel que peu le spectateur de l'immersion dans laquelle il était plongé. Finalement, il est assez heureux que les dialogues soient peu nombreux et que le film ne dure pas plus longtemps.
De plus, le sujet du film est assez peu original et le réalisateur le traite de façon très didactique, ce qui n'aide pas à se laisser emporter par les scènes musicales. Tout ceci manque cruellement d'enjeu et les visites dans la maison de Goshu se succèdent sans que le récit ne prenne vraiment d'ampleur.
Finalement, le charme de l'animation et le génie de la musique de Ludwig van Beethoven suffisent à ravir le spectateur, malgré de nombreuses imperfections tout à fait évitables.