Le commissaire Lancret enquête sur une série de meurtres avec l'aide de Maurice,fonctionnaire de la Préfecture de Paris mêlé à l'affaire.Jean-Pierre Mocky et son fidèle co-scénariste André Ruellan adaptent vaguement un roman policier de Pierre-Alain Mesplède,auteur inconnu dont le frère,l'éditeur Claude Mesplède,jouit par contre d'une certaine notoriété,d'autant qu'il était ami avec James Ellroy qui a même donné son nom à un personnage de quelques-uns de ses livres,un mercenaire français qui ne serait autre,mais c'est de la fiction,que l'assassin de JFK.Vladimir Cosma est comme toujours le compositeur de la musique et il s'agit du dernier Mocky ayant pour chef-op Edmond Richard,qui sera ensuite remplacé par Jean-Paul Sergent,ici simplement cadreur.Quant à JPM,outre la réalisation et le scénario,il assure aussi le montage.Comme ça arrive souvent,Mocky prétend traiter un sujet mais passe complètement à côté.Il est donc question du trafic de cartes de séjour,revendues à prix d'or à des immigrés clandestins.Mais ce thème ne sert que de lointaine toile de fond à une enquête policière vaseuse et ennuyeuse qui s'étire lamentablement au fil d'investigations molles dont le cinéaste se fout apparemment autant que de son sujet supposé.De plus,l'auteur veut dénoncer un scandale sans se rendre compte qu'en temps que pro-immigrationniste convaincu,il y participe lui-même.Dès qu'il y a un développement de pratiques illégales,des trafics s'y greffent automatiquement.Ce ne sont donc pas ces trafics en eux-mêmes qui sont condamnables mais bien l'immigration clandestine qui les provoque,n'en déplaise à Mocky qui,comme tous ceux de son espèce,aime à déplorer les effets de ce dont il chérit les causes.A part ça,on peut trouver quelques qualités à ce film qui nous entraîne à travers un Paris nocturne et interlope où se croisent clandos,pédés,travelos,artistes ratés,prostituées et voyous de toute sorte hantant ruelles obscures,appartements miteux et boîtes de nuit minables.Film d'ambiance donc,ce que renforce la présence de personnages barrés aux physiques compliqués.Michel Serrault,qui tournait là pour la dixième et avant-dernière fois chez Mocky,exécute un grand numéro en flic usé boitant because la goutte et proposant volontiers à ses connaissances de se taper sa femme qu'il ne parvient plus à honorer,peut-être un détail autobiographique glissé subrepticement par le vieillissant JPM.Son duo avec un Charles Berling formidable fonctionne à merveille,ce dernier excellant en séducteur sans succès fan de musique et de danse espagnoles.C'est donc reparti pour le festival des tronches burlesques,les Jean Abeillé,Christian Chauvaud,Jean-Pierre Le Cloarec,François Toumarkine,Dominique Zardi,Freddy Bournane,Emmanuelle Weber ou Michel Stobac.En prime,une apparition inattendue de Micheline Presle,une moins surprenante de Patricia Barzyk et une participation pistonnée de Nathalie Serrault,la fille de Michel.